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Musiques de R.U. au Kino – What Planet is This? et Hélène & les pochtrons

Pour cette quatrième date du tremplin Musiques de R.U., le public a afflué dès le début du concert. Est-ce dû au fait que celui de la semaine passée était teinté d’humour ou à la curiosité du public ? Ou peut-être aux groupes qui avaient amené leurs amis…

What planet is this ?

Avec un nom pareil, on pourrait s’attendre à un groupe qui se veut écolo en ces temps de crise climatique. Puis quand on voit que What Planet Is This? fait de l’ « électro/house/big beat », on se dit que ça n’a plus rien à voir avec l’environnement. Et dès l’arrivée du groupe sur scène, c’est une évidence, on n’est pas là pour parler de Nicolas Hulot ! Mais plutôt pour entrer dans les méandres de l’informatique, de l’électronique et des sons androïdes. Rien que par son allure, le trio de What Planet Is This ? surprend : aux claviers et au chant, CanBlaster et son look typique de nerd (coupe au bol, chemise à carreaux et lunettes rondes) ; à la batterie V.Kago et sa superbe moustache directement sortie des 70s ; à la guitare et au chant, The Toy Commander qui fait un peu office de « beau gosse du groupe ».
Avec ses titres qui mélangent le funk de la guitare, l’énergie des rythmes de batterie et la puissance des sons électro, What Planet is This ? ne tarde pas à mettre le Kino en ébullition. Tout le monde réagit, que ce soit en tapant du pied, des mains, en balançant la tête ou en criant. Surtout, le public est fasciné par les machines de CanBlaster : une talkbox - « un tuyau que tu mets dans la bouche et ça t'envoie du son (plus besoin de cordes vocales quoi !) ; c'est utilisé par plusieurs groupes, comme Daft Punk ou plus récemment Teenage Bad Girl » -, un clavier, un Mac et une MPD24, « une surface de contrôle qui est de plus en plus utilisée en club ; Justice en utilise une également ». Effectivement, on identifie très vite la musique du groupe à un mix entre ces différents groupes, avec quelques touches de Prodigy et de Fatboy Slim sur certains morceaux.
Mais What Planet is This ? a aussi sa propre identité, où la guitare joue les rythmes et le synthé les solos, contrairement à ce que la « logique » voudrait. D’ailleurs, les instruments et le son parlent d’eux-mêmes, même si les paroles sont les bienvenues. Les voix sont partagées par CanBlaster et The Toy Commander, ce qui donne encore plus de dynamisme à leur prestation déjà bien envoyée ! D’autant que le groupe ne se prend pas au sérieux, joue à fond la carte du nerd/geek, bâcle volontairement ses danses de robot, passe une annonce pour racheter tous les jeux de Megadrive (vous vous souvenez, cette fameuse console des années 90!).
On a même droit à quelques vannes : « le prochain morceau parle de quelqu’un qu’on connaît tous, un peu bling-bling ; qui sort avec une meuf assez bling-bling elle aussi, et qui vendait son corps avant… Vous voyez de qui je veux parler ? ... De Jésus ! ». Ou encore lorsque V.Kago explique que le titre qu’ils vont nous jouer est en fait « une chanson piquée à mon oncle dans son groupe de funk des années 70 » et que What Planet is This ? a repris à sa sauce. Ce qui donne d’ailleurs un titre très puissant dans lequel CanBlaster lance ses programmations comme un DJ balancerait un mix. C’est funky, c’est électro, c’est rock et ça déchire.
Pour finir en beauté ce set, les What Planet is This ? balancent un dernier morceau introduit par le fameux sample « SEGA » de la Megadrive et qui conclut le concert avec celui de la mort de Mario. Histoire de rester dans l’esprit du concert de robots déchaînés...

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Hélène & les pochtrons

Les Doc Martens sont de sortie ! Hélène & les pochtrons ont vite fait de nous mettre dans l’ambiance de leur Rock’n’roll aux accents métal-liques. Avec un premier titre qui clame « ce que j’aime chez toi, c’est quand t’es pas là », on comprend que l’eau de rose « Hélène et les garçons », ce sera pour une autre fois. Et s’il fallait s’en assurer, le groupe nous montre qu’il n’est pas là pour rigoler : avec des titres engagés comme Maman, j’veux pas être CRS ou encore À grands coups dans le bar, l’esprit est des plus… pochtron ! Tout comme le T-shirt « Mr.Tripotage » de Valentin/NelSoN, le bassiste.
On regrettera d’ailleurs que ce dernier en rajoute un peu trop sur scène, à moins que ce ne soit le groupe qui ne bouge pas assez - à l’image de Richard à la guitare, arrivé récemment dans le groupe, qui assure sa partition sans plus. L’alchimie entre les membres d’Hélène & les pochtrons est évidente mais divise quelque peu le public. Les titres anarcho-fêtards s’enchaînent sur des mélodies parfois semblables mais toujours énervées. Thierry/Tröll s’égosille sur les refrains rythmés par la batterie révoltée d’Aurélien/Barbooz, tandis que NelSoN, Hélène/LN (guitare) et Richard s’occupent des chœurs.
On apprécie d’ailleurs la présence d’Hélène qui amène un petit côté sexy à la troupe, d’autant plus précieux que lorsque NelSoN et Barbooz enlèvent le haut, on tombe presque dans le graveleux. Plus besoin de chercher d’où vient le nom du groupe ! Même s’ils ne sont pas là pour nous conter fleurette, il devient difficile d’adhérer à l’esprit des cinq acolytes. Pourtant, le Kino ne désemplit pas et de nombreuses têtes aux cheveux longs ont rejoint le public.
Côté musique, Hélène & les pochtrons cassent le risque de monotonie mélodique avec une ballade (Ma bouée canard) ; du moins, jusqu’à ce que le refrain, explosif, ne change l’ambiance intimiste qui a failli s’installer. C’est d’ailleurs là que réside la force du groupe, dans les refrains. Les membres d’Hélène & les pochtrons y expriment au mieux leur énergie et leur capacité à lever la foule. Sur un autre titre mélangeant funk et disco, le refrain - méchant - attaque les oreilles et fait remuer les têtes. Preuve en est que des refrains accrocheurs font toujours recette.
Alors que NelSoN nous montre ses talents de trompettiste beat-boxer, Richard nous livre à la guitare un petit extrait du générique de « 30 millions d’amis », pour nous amuser un peu. Le set d’Hélène & les pochtrons s’achève bientôt : on a cru que Barbooz allait exploser sa batterie sur l’avant-dernier morceau vu la force avec laquelle il cognait sur ses fûts ! Mais elle a survécu, juste le temps pour le groupe de tirer sa révérence sur un morceau entamé avec le générique de Zorro.
Même si certains se seraient bien passés des private jokes et de l’esprit pochtron (qui, après tout, colle à l’idée du rock’n’roll…), la prestation d’Hélène & les pochtrons a ravi une bonne partie du public.

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Après le concert « coolos » de la semaine passée, les deux groupes de cette quatrième journée nous en ont mis plein les oreilles ! Nul doute qu’on entendra encore parler de What Planet is This ? et d’Hélène & les pochtrons, même si la prestation de ces derniers paraissait plus improvisée que celle de WPIT ?.

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