Oh La La! Quelle coquine, cette Natasha Le Jeune! Trois ans après la fin d'AS Dragon, sans avoir daigné donner de ses nouvelles, voilà qu'elle nous revient, l'air de rien, avec un nouveau trio et un nouvel album sous le bras. Un projet coup de poing. Similaire à ceux que seuls les amateurs de pratiques sexuelles extrêmes savent apprécier. Une ode à la désinhibition. A l'abandon de soi. Un recueil d'histoires salaces sur le travestissement (« Nu Dans Ton Jean »), le sexe qui fait du bien tout en donnant l'impression d'être sale (« Rendez-Vous avec Un Salaud ») ou, bien sûr, le Fist-Fucking (« Un Poing C'Est Tout », en duo avec Katerine). Des chansons écrites dans un style direct et épuré. Avec des mots qui frappent comme une douce fessée. Un disque hédoniste où le Disco décadent et cocaïné de la poupée Blondie partouze allégrement avec la Pop eighties des Rita Mitsouko et le Rock Electro plus actuel des Cansei Sei Sexy.
C'est à La Péniche que Natasha a fixé rendez-vous à ses anciens et nouveaux prétendants. Petit short en jean coupé court, haut blanc légèrement transparent, absence de soutien-gorge, elle aguiche. Son ménage à trois semble lui convenir. Le trio reste trio. Pas de musiciens supplémentaires. Antoine à la batterie s'occupe également d'envoyer des séquences pré-enregistrées. Clément à la guitare se la joue Glam Rock avec son kitchissime débardeur à paillettes. On prévient d'emblée le public. Il faut qu'il se mette dedans dès le début car le set ne durera que 45 minutes. Discours d'une fille de joie qui rappelle à son client que le compteur tourne... « Relax, on a connu pire... ».
Les morceaux de l'album se révèlent en live d'une très grande efficacité. Du concentré d'énergie brute qui donne envie de jouer avec son corps, avec celui du voisin, de la voisine... Natasha fait la moue... Elle minaude... Elle joue de la basse... Reprend le « It's Like That » de Run-DMC, dans une version taillée pour le dance-floor. Inattendu. On aurait plutôt imaginé une reprise du 2 Live Crew, groupe de Hip Hop américain qui, en son temps, fut victime des foudres de la censure en raison de la haute lubricité de ses chansons. La voix, limite décalée, rappelle que tout cela n'est pas à prendre au sérieux. Natasha est plus Peaches que bitchy. Mais sans les godemichets et le fouet. L'ambiance monte, monte, monte... Il fait chaud dans la Péniche. Et quand la température est à son maximum, le groupe termine sa passe comme si de rien n'était... Laissant tout le monde avec sa frustration...
Oh la la ! Quelle allumeuse cette Natasha !
