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Oscar and the Wolf + Antoine Pesle à l’Aéronef

Dimanche 18h, en pleine forme pour affronter le club de l’Aéro complet et pour accueillir Oscar and the Wolf, le grandissant popeur belge.

Pour se mettre en appétit, on découvre avec amusement et tendresse, Antoine Pesle, complice de Delbi, et sa disco sautillante. Il nous parle de bisous, de son repas chez maman le midi, et nous enchante de sa belle voix pop. Pseudo ringardise assumée, touchant, fantasque, il joue avec nous. Faussement gauche et vraiment à l’aise, il se lâche et sort le grand jeu des effets et de son synthé aux sonorités années 80. Un univers bien à lui, drôle, touchant, Antoine était là pour nous amuser, en chauffeur de salle rigolo. On soupçonne un talent fou, un grand gars drôle qu’on aimerait avoir pour copain. Il était là. Il a osé, on s'est trémoussé. Il l'a dit lui même, il fait danser les gens dans les boîtes de nuit. Et il a chanté Just like starting over de Lennon et Sexual Healing de Marvin Gaye. On peut faire pire.

De son vrai nom Max Colombie, à la sonorité étrangement exotique, notre jeune chanteur vient pourtant d’une contrée fort proche, la Belgique. Déjà connu en ses terres de Flandres, il monte à vitesse grand V dans les cœurs de ses compatriotes et c’est avec curiosité et excitation que nous voulions le découvrir à Lille. On attendait, pour ne pas dire on espérait une pop fine, aérienne et atmosphérique, mais c’est un court set très calibré dance pour clubbers enjoués qu’Oscar et le loup a livré. On le cite « J’écoutais The Fugees - j’aime vraiment la vibe hip-hop, R’n’B qu’il y avait avec eux -, Laura Pausini, No Doubt ou encore Sade.» L’album nous semble plus abouti que la prestation scénique assez juvénile de ce soir et c’est bien le son dance qui a prédominé. Le public, presque complètement belge, était conquis d'avance, sans doute plus au fait de son rendu scénique. Quant à nous, malheureusement, nous n’avons pas toujours compris ce que nous faisions là, pas sûr d'être au bon endroit, finalement. Oscar and the wolf s’adresse au public exclusivement en flamand en ajoutant en Anglais It’s my people. Les commentaires fusent, forcément. On entend demander en Français si on peut rester quand même. Il s'excuse et ne parlera plus qu'en anglais.

On s’impatientait et on voulait s'emporter sur les vibes éthérées, se pâmer sur les sombres lignes de basse, s’évader sur le son émouvant et nostalgique du clavier… comme sur les deux albums, dont le premier n'est quasiment pas joué.

Changement de plan obligatoire. On envoie du lourd. Boum, boum et boum. Alors on a dansé. On s’est amusé. On a bondi. On a eu chaud.

Comme dans les boites de nuit, le public semblait excité de sortir en club… à dix huit heures. C’était chouette dans le genre, mais on n’était tellement pas là pour ça. On voulait juste écouter de la musique live. On avoue que la reprise de l’hymne dance Freed from desire de Gala nous étonne, doux euphémisme, mais c’est exactement le son de ce soir, sans parler du véritable mur d’écran de portables super full HD 2040 p aux dimensions hallucinantes dans la salle. On était à deux mètres, et pourtant il fallait se dodeliner à souhait pour tenter de voir le sourire enchanté et fatigué de Max. On n’en finit plus de ne pas comprendre, les micros saturent à tous les coups et on ne vit pas le concert. On pense à l'article du journal satirique australien The Shovel, "A man forced to watch concert through his own eyes".

La sensation belge du moment devant nous, on a l’impression de passer à côté. Dommage. On aurait aimé saluer en live la beauté diaphane du chant, la pop soul et sombre d’Entity et voir autre chose que 45 minutes de show ultra rôdé malgré la perfection de la performance vocale. Vite, on s’empresse en sortant du concert de réécouter les albums, pour se souvenir pourquoi on a tant aimé la profondeur d’Oscar and the wolf, et son talent. La petite touche organique du concert est finalement venue du clavier qui égrène quelques notes de… Peter and the Wolf, de Prokofiev. 

 

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