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Patrick Watson et Marie Mondiano au Grand Mix

Mercredi les canadiens de Patrick Watson s’accaparaient le Grand Mix. Un concert tout en volupté, des mélodies aériennes, une sensibilité extrême, un voyage permanent dans un univers musical à l’aspect onirique.

Tout commence par Marie Modiano. Concentrée sur son synthé, la belle en oublie peut être un peu le contact avec le public. Sa voix intrigue, bien particulière, elle rehausse le niveau des compositions parfois trop banales. Pour être franc, on ne l’écoute que d’une oreille, même si au fil de la prestation la pop devient plus entraînante. L’arrivée surprise de Peter Von Poehl passe presque inaperçue. Après une grosse demi heure, Marie Modiano en a fini.

Ils nous avaient laissés sur une première partie fulgurante de Cold War Kids, un dimanche soir de novembre au Splendid, cette fois ci le public n’est là que pour eux. Avec la même décontraction qu’il y a quatre mois, Patrick Watson et son groupe s’installent, sourire aux lèvres. C’est parti pour deux heures de show. Le lyrisme des compositions a vite fait de se répandre parmi la foule, son sens inné des mélodies au piano et son souci du détail sonore prouvent une fois de plus que le canadien est un vrai artiste –même si le terme a du mal à faire sens de nos jours.

Si le dernier album Close to Paradise impose par sa texture et le travail apporté à la matière sonore ; en live, celle-ci prend une forme plus libre, moins propre. Laissant aller sa voix, le chanteur joue avec créativité de sa pédale et du sampler pour enrober la musique d’un écho lointain, effervescent, quasi lunaire. Au-delà de cette voix, omnisciente, le groupe tout entier s’amuse avec le son. Au fil du concert, chacun y apportera sa touche, une ligne de basse par ci, un riff de guitare, plus électrique, par là, le tout sublimé par des percus parfois exotiques et souvent inspirées. C’est de là que le groupe tire sa richesse.

Venus du Grand Nord, ils conservent inconsciemment avec eux cette idée de voyage ; dans chaque chanson le paysage n’aura de cesse d’évoluer. Les volutes de fumée ne feront que représenter de manière concrète la légèreté avec laquelle la musique nous berce.
Parfois redondante, la musique de Patrick Watson n’en est pas moins belle, il faut peut être prendre plus de recul pour se rendre compte de la réelle qualité du spectacle qui nous est offert. C’est donc coincé entre Ben Kweller, Adam Green et les Magic Numbers -adossé à la fresque murale derrière le bar- qu’on observe l’ampleur du jeu de Patrick Watson. C’est en fait de là que l’on ressent vraiment les moindres facéties du chanteur à la casquette.

Depuis son dernier passage, le groupe canadien a gagné en intensité, mais aussi en qualité. Plus posée, plus travaillée, mais surtout toujours plus sincère ; la musique selon Patrick Watson est une pop magnifiée, inspirée et envoûtante.
Juste avant d’en faire trop, le pianiste embarque guitariste et chaises pour se poser, debout au milieu de la salle, sous le regard amusé de la foule, qui toute entière reprendra a cappella le refrain de ‘Man Under The Sea’.
En guise de rappel, Patrick Watson s’installera seul au piano, demandant à être dans le noir total. Sa mélodie semble alors venir de nulle part et partout à la fois ; son groupe le rejoindra pour un ultime bœuf. Les sourires définitivement ancrés sur les visages, les canadiens auront une fois de plus réussi à toucher la sensibilité du public transporté toujours un peu plus près du paradis…

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