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Père Ubu à l’Aéronef

"100% Père Ubu" ce vendredi 29 janvier 2015 à l’Aéronef. Le Père Ubu c’est une institution depuis 40 ans. Originaire du Midwest David Thomas aura vogué de formation en formation. Il est rebelle et se dit traditionaliste du rock américain et plus particulièrement de la folk populaire. Le fil rouge de ces 40 années ubuesques, c’est une méthodologie immuable basée sur quelques règles comme :

- « Organiser les musiciens dans le but d’éliminer l’artifice »

- «  Mettre en place des obstacles pour éviter d’arriver aux objectifs »

- « Intégrer le chaos dans une structure artistique »

David Thomas est la seule personne à connaître l’intégralité du projet « Père Ubu », c’est un peu le Folk Club ici ! En outre, il fascine par sa philosophie, son esprit militant et sa république Ubu dont la société est en marge (et non pas l’inverse !). Alors derrière ce concept, il y a forcément un personnage complexe qui n’arrête pas de se mettre en scène. Tantôt torturé, colérique, impulsif. Tantôt pépé attendrissant que l'on prendrait dans ses bras. On le suit donc au grès de ses humeurs et ses musiciens l’épient pour répondre au mieux à ses directives. La petite scène de l’Aéronef est intimiste ; le public est quant à lui à "maturité".

Stop! Stop... Vous m’applaudissez mais c’est une perte de temps. Nous ne sommes pas amis. Je n’ai pas besoin de vous et vous n’avez pas besoin de moi. Et c’est ainsi la meilleure des relations, vous ne trouvez pas ?

Père Ubu

 

Côté musique, un régal ! Le groupe est composé de : Clarinette / Batterie / Guitare / Synthé / Arrangements électroniques / Voix. La batterie donne une rythmique entêtante au set, les arrangements électroniques sont inattendus, mais bien placés et la clarinette illumine et adoucit certains des morceaux. Un vrai rock métissé, brut et sensuel. J’y ai retrouvé quelques touches de grunge avec la voix d’un Johnny Cash déjà fatigué. La spontanéité de celle-ci étonne ; on oscille entre poèmes, ballades, incantations et cris… Les morceaux s’enchaînent. Du récent Carnival Of Souls au répertoire plus ancien (dix-huit albums au compteur quand même !). Le concert n’était pas seulement l’enchaînement d’un répertoire, ils improvisent, mélangent et créent et c’est tout l’intérêt de les voir live ! J’ai aimé les nombreux échanges avec le public, souvent incongrus, voir inadéquates !


Après les 2 heures de concert, une photo souvenir et un autographe s'imposait. Monsieur David Thomas était toujours là, près du stand posé sur sa canne. Courtois et tellement gentil ; me gratifiant même d'une poignée de main !

Pour l’énergie :

Et pour approfondir et découvrir la République Ubu sur le site officiel en anglais.
Et bien sûr le site francophone consacré à la musique du Père Ubu.

 

 

 

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