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Pop Factory #2 : Clara Luciani + Thousand + Paprika Kinski à la Condition Publique

Rien de tel pour combattre la morosité de la grisaille automnale qu'une bonne soirée placée sous le signe de la Pop sous toutes ses formes. Direction donc la Condition Publique de Roubaix pour l’acte II de la Pop Factory avec Clara Luciani + Thousand + Paprika Kinski.

Paprika Kinski ouvre le bal

Il n’est pas encore 20h que nous entrons déjà dans le vif du sujet avec Paprika Kinski. Celle qui est également styliste à la ville nous dévoile son esthétique typée 80s mais aux sonorités furieusement tendances. Point commun avec Clara Luciani, un son de basse très groovy qui vient apporter un véritable plus aux compositions de la jeune femme.

Oscillant entre tous les styles de l’époque, que ce soit l’électro, la new-wave, la cold-wave, Paprika Kinski et ses boys nous font passer une demi-heure assez plaisante. De quoi entamer cette soirée en fanfare.

Thousand pour suivre

Le temps d’un petit break et voilà au tour de l’électro pop de Thousand de monter sur scène. Phrasé très travaillé, véritable équilibriste des mots et un son lui aussi des plus léchés, on sent que les esprits de Bashung et de Daniel Darc ne sont pas loin.

Stéphane Milochevitch de son vrai nom, nous perd volontairement dans son Tunnel Végétal pour mieux nous rattraper la main. Comme lu dans la presse, "Il faut, pour pénétrer dans ce Tunnel Végétal, abandonner la réalité et laisser l’imaginaire prendre le dessus." On n’aurait pas mieux résumé l’univers de Thousand, artiste touche-à-tout mais qui sait où il va et où il veut nous emmener. Une personnalité très intéressante et une vraie belle surprise.

Clara Luciani en point d’orgue

Un peu après 22h, la Condition Publique voit apparaître la silhouette longiligne de l’étoile montante de la pop française, Clara Luciani.

Accompagné de ses quatre acolytes, la belle ouvre directement les hostilités en faisant vibrer ses six cordes. Avec On ne meurt pas d’amour d’abord, suivi ensuite d’un Eddy dont l’aspect ténébreux prend encore plus d’ampleur dans cette ancienne usine textile désormais transformée en fabrique culturelle.

Chemisier bleu roi, la reine Clara semble posséder une Cour entièrement acquise à sa cause. Il suffit pour s’en convaincre d’apprécier le silence de cathédrale régnant quelques instants après un Drôle d’époque uniquement accompagné de la guitare et de la voix de la chanteuse. Un des grands moments de cette prestation.

Une prestation à son image : sublime

Cette nuit automnale étant propice à diverses expérimentations, Clara Luciani nous propose alors une version de Comme toi, saisissante et pleine de spiritualité. Et que dire de Dors dont la mélancolie nous amène à imaginer ce titre comme une véritable bande de son du cinéma de la Nouvelle Vague. Fascinant.

Petits cadeaux d’avant Noël, Nue ou encore Cette chanson nous mettent déjà l’eau à la bouche du futur musical de l’artiste. Mais avant de penser à tout cela, savourons encore l’instant présent avec Les fleurs et surtout la Baie qui finit de conquérir une assemblée déjà convaincue du talent de la sudiste. Refrain légèrement modifié pour l’occasion, pas de doutes « on est si bien…à Roubaix ».

Après le hit la Grenade faisant littéralement chavirer la manufacture roubaisienne, Clara Luciani nous revient avec une poignée de titres dont l’ensorcelante reprise de Lana del Rey, Jean bleu, laissant toute la place à la voix grave et suave de la miss.

Enfin, La dernière fois nous rappelle que voilà déjà 1h15 que nous nous baladons autour de cette Sainte-Victoire et qu’il va falloir penser à rentrer…Alors certes le refrain annonce que « c’est la dernière fois que tu me vois », mais l'on espère vivement contredire cela tant le génie de Clara Luciani nous aura sauté au visage ce soir. Un joyau à voir absolument sur scène, alors n’hésitez pas à vous y précipiter !

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