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Revolver + John Grape au Grand Mix

Soirée Fair : le Tour ce soir au Grand Mix. Mais le tour de quoi ? Le tour d’un rêve de toute évidence avec les Rémois de John Grape et le tour de piste aussi avec Revolver ! Le principe de cet évènement est simple, les salles participant à l’opération nous font découvrir ou redécouvrir au minimum deux artistes issues des sélections Fair. Le concert en soirée est en général précédé d’une rencontre avec des groupes régionaux et les représentants du Fair.

Le trio de John Grape pose dès le début le décor de son univers. En effet, on est surpris par les lampes disposées sur la scène, par la boule à facettes bien en vue à l’intérieur de la grosse caisse et même par le vieil enregistreur qui tourne au gré de leurs mélodies. Bref, de l’intime, du douillet. Et leur son ne déroge pas franchement du cadre proposé. L’éclairage sur scène est doux, aussi doux que leur musique l’est à l’oreille. On se laisse volontiers emmener sur le fil de leur univers, au dessus du vide mais toujours en sécurité. On se sent presque comme chez soi, et on aurait qu’une envie : s’allonger par terre, dans l’herbe ou un tapis moelleux ! Niveau musique, John Grape évoque la voix de Jeff Buckley, chaude, agréable et puissante. Les sonorités font quant à elle penser à Radiohead, Sonic Youth ou les solos de John Frusciante. Le tout parle d’amour, de beaucoup d’amour, celui qui fait mal tout en faisant du bien. Et aussi de rêveries aussi douces que cruelles. Ils nous jouent une chanson nouvelle intitulée « Summer house » qui n’est pas une chanson d’amour, mais juste une chanson sur une maison, l’été et sur ce qu’on peut y faire une fois la porte fermée… Lorsque les lumières se rallument, après la très belle « Never Give Up », un texte sur l’espoir, on a l’impression de sortir d’un rêve. Le réveil serait presque trop brutal. La musique de John Grape est à écouter dans les bras de l’être aimé, bien au chaud au coin du feu…

Revolver… Le nom claque et n’a pourtant pas grand-chose à voir avec l’atmosphère qui se dégage de la scène ce soir… Les Revolver se sont rencontrés jeunes. Ambroise et Christophe décident de jouer sur scène dès 2004, mais ce n’est qu’avec l’arrivée de Jérémie en 2006 que les choses prennent une autre tournure. Leur premier EP sort en mai 2008, il pose les bases de ce que l’on appelle la « pop de chambre ». Suivra Music for a While en 2009, Wind Song (EP) en 2011 et le dernier en date Let Go. S’ils se sont un peu fait oublier entre leur premier opus et le deuxième, c’est qu’ils avaient dans l’idée de partir à l’assaut de l’Europe et des Etats-Unis. Le pari est réussi puisqu’ils y ont rencontré un franc succès. D’ailleurs, on retrouve cet esprit de voyage, de dépaysement dans le deuxième disque. On est passé de la fameuse « pop de chambre », écrite pour ne pas déranger les voisins, à du pop-folk entrainant, dansant et bien ficelé. Voir même à du rock sur certains morceaux plus pêchus. Mais partout plane le souffle de la musique classique, fortement symbolisée par le violoncelle et aussi par les harmonies vocales très présentes dans leur jeu scénique. L’expérience du live faisant, le trio s’est encadré de deux musiciens supplémentaires, le batteur Maxime Garoute a déjà tourné avec Saez, Johnny Hallyday ou NTM et le bassiste Pino Palladino qui lui a joué avec The Who, Simon & Garfunkel ou encore D’Angelo.
Avant que la salle ne soit plongée dans le noir, on aperçoit dans le fond une batterie et une basse. A l'avant, un micro, de ceux qu’on voit dans les films américains des années 50, se dresse et attend…. Une seule lumière l’éclaire en plan direct et on accueille les trois membres du groupe accompagnés de deux guitares et d’un violoncelle. Le début du concert sera fait de ça et uniquement de ça ! Une lumière, une atmosphère, des voix et des sons. Le mélange est étonnant car on n’a pas franchement l’habitude de morceaux joués en acoustique qui se succèdent.
Les voix sont belles et chaudes, elles invitent sans difficultés au voyage du corps et de l’esprit. Le son du violoncelle donne de la profondeur à la musique, tout comme les chœurs. Le public leur fait un bon accueil, et les gars sont plutôt du genre sympa. Il ne faut pas longtemps pour qu’on se laisse entrainer dans leur pop dansante où l’influence de groupes anglais comme les Beatles, ou américains comme Neil Young, Eliott Smith, et Elvis Presley se fait sentir. Les morceaux s’enchainent. On a le droit à la reprise de « Chinese Translation » de M. Ward, aux titres « Parallel Lives », « My Lady I », « Let Go »... Et bien sur leur single « Wind Song » qui bénéficie d’une orchestration un peu plus rapide sur scène que sur disque. Avant le rappel, le groupe salue le public, chose assez rare pour être soulignée. Cela faisait trois ans que Revolver n’était pas revenu dans la région et on sent que les compères sont contents d’être là. Ils n’ont pas pris la grosse tête et n’hésitent pas à plaisanter, rendant l’atmosphère encore plus agréable. Lorsqu’ils nous rejoignent, ils nous annoncent un slow… "Still". Et oui rien de moins ! Ce qu’ils veulent c’est faire danser les gens, à deux, quatre, six ou huit, peu importe. Et puis si l’on est venu seul c’est l’occasion de faire des rencontres. Les gens du public se regardent d’abord sans bouger et finalement certains se prennent au jeu. D'autres regardent le sourire en coin mais ne peuvent s'empêcher de hocher la tête en rythme. Après une avalanche de sons, le concert finit sur leur premier tube « Get around town ».

Les musiciens disent du deuxième album qu’il est un « album de route » et effectivement, Revolver fait partie de ceux que l’on a envie d’écouter, cheveux au vent, dans une décapotable en plein milieu de la route 66 !

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