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Revolver & Narrow Terence au Grand Mix

« On se rencontre enfin ! »

Le concert devait avoir lieu mercredi. Mais c’est finalement un dimanche en fin d’après-midi qu’on s’apprête à retrouver Revolver au Grand Mix. Mais avant les parisiens, ce sont des marseillais qu’on découvre avec Narrow Terence.

Tout commence avec des petits sons douillets accompagnés par la voix très grave d’Antoine Puaux (chant/guitare), un des frères fondateurs du groupe. Mais dès le deuxième titre, Tenor, Narrow Terence s’énerve furieusement et laisse entrevoir un côté métal dans sa musique et son jeu de scène. Et on n’est pas au bout de nos surprises lorsque Nicolas Puaux (guitare/chant) prend la parole pour nous présenter The Hole Where I’ll Fall : « C’était une chanson sur la gueule de bois… Je sais, c’est dimanche, c’est l’heure des enfants. Heureusement j’étais en état pour la chanter !» Et Antoine en rajoute : « C’est notre premier vrai concert. On en a fait un il y a deux semaines mais il était minable, on avait prévenu personne. Là ce soir… vous êtes un peu là quoi » (rires).
Narrow Terence est en fait un groupe ambivalent, tant dans sa musique qui passe de la douceur pop à la nervosité rock, que dans son aspect, vu que les musiciens changent d’instruments. Par exemple avec Super Human DC, c’est l’accalmie avant un titre qui secoue beaucoup plus. Parfois c’est sur un même titre que le groupe se fait un plaisir de casser les rythmes, en passant d’une mélodie rock à un pont au violon. On est un peu déconcerté mais le public semble adhérer. Il faut dire aussi que Narrow Terence sait nous amuser : « Vous l’aurez compris, ce morceau posait des questions existentielles telles que : Amélie Poulain est-il un film vichyste ? Oui ou non au port de la burqa ? Le Losc finira-t-il dans les trois premiers ? »
Au final il est impossible de classer le groupe, ses couleurs étant très variées : un peu de country gothique par-ci, un peu de voix rocailleuse façon Tom Waits par-là, un peu de métal joué avec une guitare folk… tout est possible ! Les Narrow Terence rappellent que leur deuxième album, Narco Corridos, sort prochainement (le 22/03 exactement) avant d’entamer un dernier titre instrumental. On se dit que le public n’est peut-être pas venu pour ce style de musique ce soir, mais il n’empêche qu’à la fin de leur set, c’est sous les applaudissements que le groupe se retire après quelques saluts théâtraux.

« On se rencontrent enfin ! » lance Ambroise (chant/guitare) au Grand Mix. En guise de réponse, une femme demande à Jérémie (violoncelle/chœurs) s’il est guéri (le concert a été reporté car il était malade). Dès le premier titre, on est plongé au cœur des sixties : les voix, les rythmes, les poses, les chœurs façon Beach Boys, tout donne envie de danser "un bon vieux rock". Après deux titres, c’est le célèbre Get Around Town qui enflamme la foule. A la demande d’Ambroise, le public chante les paroles et tape des mains volontiers. La communion entre la scène et la salle est certaine, surtout lorsque l'ambiance se fait plus intimiste sur Back to you.
Puis Ambroise prend à nouveau la parole : « Merci d’avoir attendu quatre jours de plus. Notre mission ce soir, c’est de vous faire danser un slow comme dans les années 60. Rappelez-vous vos boums. C’est le moment de se rapprocher de la fille avec laquelle vous n’avez jamais osé concrétiser… ou de votre voisine que vous ne connaissez pas ». Alors que les premiers riffs de I Only Have Eyes For You des Flamingos raisonnent, les murs du Grand Mix s’illuminent de centaines de petits points verts et rouges. Tout le public se prend au jeu du slow, et notamment les filles qui sont en liesse lorsque le chanteur susurre « Embrassez-vous ». Revolver vient de nous offrir un moment magique, intemporel et on apprécie. « C’était un très beau moment ! Alors pour vous récompenser, on va vous jouer une nouvelle chanson. Ça s’appelle Parallele Lives ». Alors que le morceau s’achève dans un silence, une voix s’élève et résume parfaitement l’idée qu’on s’est fait de ce titre : « Elle est très belle votre nouvelle chanson ! »

La musique de Revolver, c’est avant tout une pop langoureuse, romantique et californienne. Mais le groupe sait aussi se montrer plus électrique, électrique avec par exemple Birds In Dm et son outro rock. Ou encore lorsqu’Ambroise présente son batteur, Max, qui est un peu en retrait sur scène. Mais une fois mis en avant, il se lance dans un break de batterie endiablé ! Le romantisme un poil kitch a laissé place au pop-rock électrique des 60s/70s.
On arrive bientôt à la fin du set, mais Revolver a gardé une cartouche de poids : Balulalow, premier single extrait de l'album Music For A While, enflamme à nouveau le public qui, encouragé par le groupe, reprend en chœur les « palapa palapapa ». Amusés, les musiciens s’arrêtent de jouer, font les statues, laissent les acclamations monter et reprennent finalement le morceau. A la fin du titre, les parisiens n’ont même pas encore quitté la scène qu’on entend déjà la foule crier « Une autre ! Une autre ! » Forcément, Revolver revient pour le rappel, remercie le Grand Mix et le public, avant d’entamer Leave Me Alone, un titre acoustique accompagné par l’harmonica de Christophe (guitare/chœurs). Après ce titre où les bras et quelques briquets se sont levés, Max revient sur scène pour une autre nouvelle chanson, My Lady I. « C’est une chanson sur la jalousie » nous indique Ambroise.

Le groupe se retire à nouveau, mais l’enthousiasme du public le ramène sur scène. Sur une rythmique de batterie, Jérémie entame alors une danse du diable et se lâche complètement. Ambroise, halluciné, rappelle : « Il était malade il y a quatre jours et il est très content d’être guéri… C’est la danse de Jérémie ! » Revolver reprend finalement Get Around Town dans une version surexcitée qui comble le public. Et alors que celui-ci termine le morceau en chantant à tout va, le groupe s’en va, le sourire aux lèvres. Ça valait bien le coup d’attendre quelques jours de plus.

Clip de Get Around Town

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