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Rock Bend Festival à Arras

Le Rock Bend Festival ne peut que toucher directement au coeur de Lille La Nuit, il en incarne l’esprit, il a lieu sur les terres de prédilection de notre rédactrice en chef, Arras, il est conduit et complètement organisé par des étudiants du département des médias numériques de l’institut universitaire de Lens… Autant dire qu’il quadrille toute la région et répond pleinement à la ligne éditoriale de LLN : Lille La Nuit, ce n’est pas seulement ce qui se passe à Lille La Nuit.

Le projet est magnifique, littéralement surgi de terre. Avant cette prise en mains par l’équipe des étudiants, rien n’existe, pas de programmation, pas un flyer, pas une affiche, pas une répétition n’a encore débuté, aucun batteur n’a fait cliquer ses baguettes pour donner le temps. C’est l’équipe emmenée par Lisa Ringot, réalisatrice de courts métrages à ses heures (Hide, visible ici), qui est en charge de cette soirée, aidée d’Antoine Mellier pour la trésorerie et la recherche de sponsors. C’est l’esprit punk du Do it yourself qui emmène la machine. Anne Planque se charge de la communication et contacte la presse, Guillaume Lemaître crée les vidéos promos…Tout s’est monté sous nos yeux, de la conception du logo aux équipes parties distribuer les flyers dans les résidences universitaires… L’objectif est clair : faire jouer de bons groupes amateurs dans des conditions professionnelles. Pour enseigner dans cet IUT, on peut témoigner de l’inlassable énergie déployée, des kilomètres parcourus pour remuer le ciel et la terre, des prières adressées régulièrement à Saint Fender et Saint Rickenbacker pour obtenir des interviews, créer du buzz, etc. Admirable aussi de voir comme le monde associatif s’est mobilisé : RPL et Clément qui ouvrent leurs ondes à cette jeune équipe, Radio Scarpe Sensée et Flup Cola, animateur du Baroque Bordello Show qui mobilise son antenne pour aider à la promotion et à l’arrivée, une salle ultra pleine sur réservation, s’il vous plaît, par le biais d’un site intégralement créé par Doriane Dournel membre actif du team pour ne pas dire du gang. Élodie Rybak shoote le plus possible, ça tourne.

 

Les Kamel Fuckers ouvrent les débats, emmenés par Maxime Blin aux tambours, par ailleurs acteur principal d’Hypnoiz, court métrage réalisé par Tristan Hernas, vainqueur des SRC d'or de Lens. C’est dire le bouillonnement créatif de ces jeunes gens, sans compter la présence de Maxime Saint Michel, Emmessem, dans le hall, qui présente ses livres. On fait feu de tout bois. On crée, on tente, on essaie, on développe, on rate, on recommence, on réussit et tout se met en place ce soir. Le Kamel's Band a été constitué pour le Rock Bend par des étudiants de l’IUT, Clément Gallet, Antoine Rodaro, Maxime et leurs amis… les Kamel Fuckers ne se crispent pas et réussissent à se lancer, pari difficile en 30 minutes. Adrien Hemery et Morganne Catouillard assurent et réussissent le défi lancé au départ, sonner comme un groupe après peu de répétitions. Les Red Hot, Les White Stripes et Rage Against the Machine n’ont pas à rougir. Pari tenu, haut la main.

La soirée continue avec Take a Sip, constitué pour partie des très bons musiciens de Noiseless et de Nicolas Huicq à la batterie, technicien informatique et enseignant à L’IUT. On passe un excellent moment avec ce groupe qui revisite avec style et personnalité de grands classiques, n’hésitant pas à se frotter à des standards comme Back in the USSR, ou le magnifique Something de George Harrison et sa ligne de basse hors-normes emmenée tout là haut par David, sous l’oeil de l’excellent Hedi, guitariste fin et délié, qui ne cède pas aux clichés rock : peu de sustain, un jeu très agile. On passe par les Pixies et les Strokes, les Doors, etc. L’expérience et la maturité parlent. On ne se prend pas au sérieux pour autant, Richard assure "A défaut d'être bons musiciens, on est marrants, non?". 

Ursüla prend la scène pour l’assaut final. Leur batteur, Justin Tonnel, car c’est décidément la soirée des batteurs, tous remarquables, est en deuxième année à l’IUT. Le cameraman est à l’IUT, le Barman est à l’IUT, l’équipe est à l’IUT, le pompier de service doit être un ancien de l’IUT. Plusieurs profs dans la salle…bondée. Puisqu’il s’agissait d’une soirée placée sous le signe des reprises, Ursüla ne joue que trois compositions originales, laissant parler le feu d’un punk rock très abouti. La reprise de Green Day ne surprend personne et ravit tout le monde. L’ambiance est telle qu’il faut, au sens propre, évacuer la scène envahie par les spectateurs. Ursüla a déjà enregistré plusieurs albums et prépare le prochain. On peut les écouter ici. A noter que l'autre projet de Maxime Blin, Undercry, enregistre son premier album. Autant dire que ça s'agite sérieusement. 

On finit la soirée dans le bar de la Maison de l'étudiant, tranquillement. Tout le monde a envie de prolonger un peu le plaisir, on traîne, on discute, on essaie de ne pas lâcher le moment, de le faire durer tant c’est passé vite. Lisa Ringot et sa team ont le sourire. La Maison de l’étudiant vibre longuement des derniers accords. Toute l'équipe n'a qu'une envie : recommencer. Nul doute qu'on reverra tout ce beau monde dans quelques temps, derrière des fûts, derrière ou devant des caméras, avec des badges du staff, etc. Vivement l'édition 2015. It's only rock'n'roll but we like it. 

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