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Shaka Ponk + The Dukes au Zenith

C'est un Zénith rempli qui accueille ce soir les Shaka Ponk et l'ambiance qui se dégage, à peine les portes passées, est pour le moins électrique...

The Dukes ouvre le bal avec ses sonorités décalées et rythmées. Le duo guitare / batterie fonctionne toujours bien, et ils ne font pas exception à la règle. L'influence de groupes comme The Stooges, Queen of The Stone Age, ou Motorhead plane sur leur musique et on entend même un peu d'Oasis dans leurs intonations. Leur artwork très "comic strip" et les costumes qu'ils portent se prêtent bien au live. Leur troisième LP, Smoke against the beat (2014), qui vient après Resilient Lovers (2011) et Victory (2012) est taillé pour la scène.
C'est sans aucune hésitation, avec beaucoup d'enthousiasme et de maitrise, que Shanka et Greg (les deux de No One Is Innocent) nous embarquent dans leur univers rock nerveux, teinté de punk, de blues et de pop et adoucit par des mélodies agréables à l'oreille. Le public leur fait un très bon accueil, le temps passe vite et c'est presque déçus que l'on entend Shanka nous annoncer le dernier morceau.
Groupe à écouter et à revoir donc... Et pourquoi pas dans une atmosphère plus intimiste !

Le changement de set nous laisse le temps de jeter un œil sur le public assez éclectique, des jeunes, des moins jeunes et aussi des enfants se côtoient dans les gradins. Quant à la fosse, elle est pleine à craquer. La machine Shaka Ponk est prête à entrer en scène.... Un "chauffeur de salle" armé d'un micro au bout d'une perche s'amuse à faire crier le public et le moins que l'on puisse dire c'est que cela fonctionne ! Lorsque les lumières s'éteignent l'hologramme d'une contrebassiste apparaît sur l'écran géant. Chaque musicien apparait vêtu de blanc pendant que les versets d'Ezekiel 25 (tout le monde se souvient de ce moment particulièrement intense de Pulp Fiction !) résonnent.... "And I will strike down upon thee with great vengeance and furious anger those who attempt to poison and destroy My brothers. And you will know My name is the Lord when I lay My fingers upon thee !".

Le show, car c'est bien ainsi qu'il faut l'appeler, commence avec "Black Listed"et "Wanna Get Free". Les gens dans la fosse sont complètement emportés et sautent dans tous les sens. Ceux des gradins ne restent pas longtemps assis. Frah ne perd pas de temps pour se mettre à courir et faire des bonds, le tout sans jamais s'essouffler. Les titres les plus connus, "Story of My LF", "Sex Ball", "I'm Picky" côtoient d'autres morceaux moins notoires comme "Last Alone" ou "Scarify" . Le groupe se donne à fond et ça se voit. Tout s'enchaîne, et sans répit. Les morceaux sont bien adaptés au live. Malheureusement, parfois la débauche de son rend le tout un peu inaudible. Les Shaka ont un grand talent pour la scénographie et le visuel. Aussi bien sur l'écran que sur scène.
Chaque endroit est investi avec soin et beaucoup d'effets. Le groupe joue sans problèmes avec les éléments du décor et de l'écran. Et il est évident que Frah, le chanteur, joue un grand rôle dans la popularité du groupe, véritable showman il assume et assure beaucoup de choses. Et si Jésus sait marcher sur l'eau, lui marche sur le public qui le porte à bout de bras !

Après "Scarify" le groupe s'en va, et on assiste à une battle très réussie entre Goz, le célèbre singe virtuel et Ion le batteur. Le public exulte. Au moment de "My Name Is Stain" on découvre une communion impressionnante entre le public et Frah, et c'est le sourire aux lèvres qu'on se surprend à penser à une grande messe païenne... Quelques titres suivent et après "6x Love" les musiciens quittent de nouveau la scène. Frah et ses compères reviennent pour entamer "Morir Cantando", une reprise de Dalida qui clôt magistralement ce concert.

Ce soir, nous avons assisté à un grand show qui aura duré plus de deux heures. Particulièrement bien maitrisé et orchestré. Le seul bémol pourtant d'importance reste la surenchère de vidéos qui enlève toute spontanéité au spectacle. Parfois même, on se surprend à suivre l'écran sans prêter attention aux personnes qui s'agitent devant nous.

Mais malgré tout, qu'on les aime ou pas, Shaka Ponk est un groupe à voir et à apprécier en live, et c'est ainsi que l'on se rend compte que, s'ils ont su attirer la sympathie du public ça n'est pas pour rien !

 

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