Aujourd’hui21 événements

SIERRA + SURE au Black Lab

Entre puissance brute et esthétique hypnotique, la productrice parisienne SIERRA façonne un univers où la darkwave et l’EBM se mêlent à la rugosité de la techno, offrant une expérience sensorielle unique. Sur scène, chaque beat résonne comme une onde de choc, chaque variation lumineuse sculpte un décor en mouvement. Retour sur une performance saisissante au Black Lab ce mercredi 5 mars 2025, où SIERRA a une fois de plus prouvé que sa musique ne se contente pas d’être entendue : elle se vit.

SIERRA : une signature sonore EBSM

SIERRA, projet musical d’Annelise Morel, navigue entre les ombres et la puissance, sculptant un son hybride où la darkwave, l’EBM et la synthwave s’entrelacent en un maelström hypnotique pour créer l’EBSM (electronic body synth music). Initiée très tôt à la musique classique avant de s’immerger dans le rock puis l’électronique, elle forge un univers unique, mêlant textures synthétiques et rythmiques percussives puissantes. Depuis 2017, ce projet se caractérise par une esthétique sombre et immersive, flirtant avec une énergie brute qui séduit aussi bien les amateurs de musiques électroniques que les adeptes des sonorités plus extrêmes. Avec ses kicks ravageurs et ses lignes de basse envoûtantes, SIERRA propose une expérience live intense, où chaque morceau semble taillé pour transcender l’instant et happer le public dans son univers.

Une transe électro intense et viscérale au BlackLab

La première partie est assurée par SURE, qui installe une atmosphère presque mélancolique, avec une fusion de post-punk et de cold wave, dont l’univers musical se complète harmonieusement avec celle de SIERRA. Le temps de jouer quelques morceaux de l'album à paraître, “Destruction Of Form”, avant de laisser la place à la productrice parisienne.

20h15, les lumières s’éteignent. SIERRA entre en scène. Derrière elle, six néons tracent une géométrie lumineuse, austère et hypnotique. Les premiers kicks résonnent, une onde de choc traverse l’espace. Dès les premières notes, on est pris dans un tourbillon sonore, un alliage incandescent où la puissance de l’EBM et la rugosité de la techno se fondent dans un métal en fusion. C’est brut, tranchant, organique.

Elle dégage quelque chose de très puissant. Un pont entre la synthwave et la techno, entre Carpenter Brut et Perturbator. Il y a quelque chose qui se rapproche de la techno rugueuse dans le sens où il n’y a aucune fioriture, juste deux trois sons très bien choisis”, me témoignent Maïté et Sylvain qui avaient été séduits par l’artiste à l’Aéronef en 2023 au point de revenir la voir ce soir.

Les couleurs se succèdent, dessinant des reliefs mouvants autour de l’artiste : le bleu de l’introduction, froid et spectral, se métamorphose en un rouge ardent, puis en jaune vif, en vert profond, en blanc éclatant. La scénographie est simple mais d’une efficacité redoutable, parfaitement équilibrée, à l’image du son qui inonde la salle, massif, enveloppant, sans faille.

J’ai adoré le fait qu’elle soit toute seule, qu’elle n’ait besoin de personne. C‘est très réussi au niveau de la scénographie grâce aux lumières qui amènent une profondeur, une ambiance qui nous permet d’entrer rapidement en immersion dans son monde”, me confie Jean à la fin du concert.

La setlist est implacable, enchaînant les morceaux sans laisser le moindre répit. Chaque transition est ciselée avec précision. Autour de moi, les visages s’illuminent, les sourires se multiplient, les corps s’abandonnent au rythme. Personne ne reste figé. L’énergie est brute, collective, viscérale.

 “Si je ne devais retenir qu’un adjectif, ça serait brutal. Ça a décoiffé tout le monde, même les chauves”, me dit Claire avant que nous soyons pris d’un fou-rire.

SIERRA ne donne pas seulement un concert, elle façonne une expérience, sculpte un espace où la musique devient tangible. Une heure passe, trop vite. Dernière explosion sonore, dernière lueur, “merci, bonne soirée, à bientôt” et puis le silence. Un silence chargé, vibrant encore des réverbérations du voyage que l’on vient de vivre.

Pour Valentin, qui la découvrait sur scène après l’avoir connue via son featuring avec HEALTH, l’expérience a surpassé toutes ses attentes : “J’ai adoré l’intégralité du set. J’ai emmené mes amis qui l’ont découverte sur Spotify et, à l’unanimité, on l’a préféré en live grâce à sa présence scénique. Finalement, le fait qu’elle parle peu va très bien avec le genre, un peu cyberpunk, et très honnêtement, de tous les concerts électro que j’ai pu faire, c’est celui que j’ai préféré.”

Et il n’est sans doute pas le seul à être reparti conquis. En quittant la salle, une certitude : SIERRA a ouvert en beauté sa tournée française, et ceux qui étaient là s’en souviendront longtemps.

Revenir aux Live report Concerts
A lire et à voir aussi
219 queries in 0,489 seconds.