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Sleepy Sun + Siskiyou + Gravenhurst au Grand Mix

Les canadiens de Siskiyou ouvrent le bal ce soir avec leur folk à fleur de peau. Et ce devant un public très clairsemé. Colin Huebert et Erik Arnesen se sont rencontrés à l’époque de Great Lake Swimmers, Erik en faisant toujours partie. Leurs textes parlent de la vie au sens large et de la mort aussi. De la résignation qui peut en découler. Le tout souligné par la voix nasillarde et murmurante de Colin. Le duo s’entoure de Shaun Watt et Peter Carruthers qui manient tour à tour le banjo et le clavier. Le folk succède au pop-rock puis à la ballade. Si le tout est agréable à l’écoute on ne peut que souligner le manque d’enthousiasme flagrant des musiciens. Du coup on se lasse rapidement, et l’on attend que ça passe. Seule la reprise du titre Revolution Blues de Neil Young apporte un peu d’intérêt à leur set.

Puis c’est au tour des américains de Sleepy Sun de monter sur scène. Le quintet nous vient de San Francisco, ville connue pour son hétéroclisme et sa grande tolérance. Après Embrace et Fever, respectivement sortis en 2009 et 2010, ils récidivent avec Spine Hits dans les bacs depuis avril 2012. Sleepy Sun nous offre un rock énergique, hypnotique et lancinant. Leur set se ressent comme une ode au psyché des plus appréciable. Le tout souligné par le charisme du chanteur Bret Constantino qui aime à jouer avec sa chevelure. Le public, plus nombreux qu’au début apprécie. Peu communicatif, le groupe semble prendre plaisir à être devant nous. Ce n’est que vers la fin que le chanteur essayera de nous dire quelques mots en français. Malheureusement la tentative est infructueuse, et il est clair qu’il est plus aisé pour lui de s’exprimer en chansons…. Les textes du groupe parlent d’élévation, d’amour et de l’opposition entre le Paradis et l’Enfer…. Pas forcément des sujets très gais, mais toujours avec cette touche d’espoir qui caractérise l’être humain. Une prestation de qualité avec un goût de trop peu. On espère qu’ils reviendront nous voir dans peu de temps…

 

Enfin, c'est aux anglais de Gravenhurst de clôturer la soirée. Venus de Bristol, ils ont sortis en 2012 leur album The Ghost in Daylight… Cinquième album sorti cinq ans après The Western Lands. Nick Talbot, leader quelque peu atypique du groupe et véritable créateur de bout en bout, a pris le temps pour trouver l’inspiration et finaliser les morceaux folks acoustiques de ce dernier opus. La musique de Gravenhurst est souvent rapprochée de celle de My Bloody Valentine pour le son, Simon & Garfunkel pour l’harmonie des paroles et Nick Drake pour la maitrise instrumentale. Autant dire qu’on s’attend à du très bon. À être transporté dans l’univers musical de Nick et ses comparses. Pourtant, le groupe ne semble pas déchainer les foules. Le public qui était apparu pour Sleepy Sun semble avoir déserté de nouveau la salle. Malgré cela, un frisson d’impatience se fait sentir lorsque les musiciens s’avancent en silence. Ils sont quatre, en formation « classique » (deux guitares, une basse et une batterie). Nick Talbot tente de nous emmener dans son univers folk que l’on peut qualifier d’atmosphérique. Malheureusement, aucun sentiment de légèreté ne se dégage des accords joués. On peut même dire que l’atmosphère s’appesantit de minute en minute. Le peu de public restant adopte une attitude recueillie face aux textes délicats et aux mélodies douces. L’ambiance acoustique du début s’intensifie quand Nick se retrouve seul sur scène. Les morceaux se suivent et se ressemblent. Si, au début, on pouvait être captivé par les différentes composantes de l’univers de Gravenhurst, au bout de quelques chansons on ressent de la lassitude. Peut être même un peu de désespoir face à l’environnement quasi dépressif qui se dégage de la scène ! On aperçoit même ici et là des gens qui s’essuient les yeux….
 

Que cela nous plaise ou non, on ne peut que souligner l’excellente maitrise de Nick Talbot et de ses compères. Malgré tout, on ressort de la salle avec un goût amer dans la bouche. Toute l’énergie insufflée par Sleepy Sun envolée…

 

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