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Sohn + Fyfe au Grand Mix

Splendide présentation de saison, encore, à laquelle le public abonné et les curieux du Grand Mix ont eu droit. Le principe ? L’abonnement coûte 12€  voire 1€ pour les Tourquennois et les étudiants tourquennois, il donne accès à 3 concerts gratuits par an et à de nombreux avantages. L'abonnement est disponible en ligne ou au guichet les soirs de concerts à partir de 19h. Rémi vous explique tout ici pour toutes les salles de la métropole. Le premier concert offert de l’année n’était autre que Fyfe en première partie et Sohn en tête d’affiche, avec une cerise sur ce gâteau gourmand, un DJ set pour finir la soirée avec DJ Mouf. Autant dire que la saison démarre fort et que le Grand Mix a encore une fois la bonne idée de faire danser son public.

A partir de 19h, la saison 2014/2015 nous a été présentée par Julien Guillaume, le programmateur, Rémi Lefebvre, le président de l’association La Passerelle et Frank Nouy, membre du CA. Le brelan d'as va susciter l’envie du public en abattant d'imparables cartes atout coeur : François and The Atlas Mountains (France), Triggerfinger (complet), Arabic Sound System, Timber Timbre, Fink, Le festival les InrocksRoyal Blood, le carton du moment, numéro un en Angleterre en une semaine et pour un premier album, Chet Faker, autre prodige electro soul, le légendaire Tony Allen, batteur de Fela et grand ami de Damon Albarn, le Festival Ground Zero, et tant d’autres… Délicieux vertige. Programmation riche, tendance, fouineuse dans le meilleur sens du terme, curieuse, recherchée et très éclectique. La salle sait à la fois recevoir de belles affiches, se projeter avec des concerts « Hors les murs », assumer de belles coproductions en proposant le Festival Ground Zero par exemple, avoir l’intelligence d’accueillir Elephanz en production extérieure.

Après une présentation aussi complète qu'alléchante de la saison, nous voilà totalement enchantés par le charme de Fyfe, très jolie découverte, capable de tenir la scène et le public. Fyfe n’a pas encore publié d’album, juste un EP prometteur et un single, For you, qui ne peut que nous faire languir. La hype s’est emballée pour ce chanteur Mancunien et on comprend aujourd’hui son succès grandissant, après son passage par la case des Transmusicales de Rennes l’an dernier.

Le duo présente sa musique, délesté de toute prétention, attitude subtilement rehaussée d’une pointe de dandysme et de classe anglaise. Simple dans l’allure, le crooner électro Paul Dixon charme le public par un songwriting racé et une réelle élégance vocale. Dans une lignée pop indie électro, impossible de ne pas songer à Son Lux ou à James Blake.  Fyfe réussit à trouver sa propre place, à imposer une présence scénique par la beauté du son, très pur, et la conviction, pour ne pas dire la foi, qu’il met dans sa musique. Surprenants, ils ne sont que deux  sur scène : un batteur debout, usant de pads électroniques extrêmement performants dans le rendu et Paul à la guitare, jouant au fond de la voix comme d’un instrument, la mêlant au beat avant de redevenir guitariste. A chaque fois que l’on est au bord d’une certaine raideur, Fyfe réinjecte ce qu’il faut d’organique pour redonner à sa musique une touche humaine et sensible. Le public apprécie, ravi par cette capacité à mêler finesse, orchestration, intimité et beat electro. Ils reviennent dans le cadre du Winter camp festival à l’Hospice d’Havré, partageant l’affiche avec Samaris, le 10 décembre 2014. On attend l’album. Impatiemment.

C’est Sohn qui a ensuite remporté les faveurs du public du Grand Mix. Un look surprenant, mélange de Robin des Bois et d'Assassin’s creed, un light show de dancefloor, le singulier Sohn a fait dodeliner toutes les têtes du Grand Mix ! Il aura l'élégance de demander au public s'il a apprécié Fyfe avant d'ajouter qu'il est fantastique. Classe.

Le nouveau prodige électro, signé sur le prestigieux label anglais 4AD, s’est réfugié dans la calme Autriche, où il a composé Tremors, premier album créatif, sur les traces certes un peu encombrées de James Blake ou de Chet Faker. N'est pas non plus Son Lux qui veut. Rien à dire pourtant, vraie personnalité et belle prestation dans le genre : une voix fine, puissante et cristalline, un mélange de boucles dance,  une electro aux confins de la techno, ondes puissantes réverbérées dans le Grand Mix, les Tremors qui donnent son titre à l’album. Sohn croit en sa musique et s’écoute un peu, parfois, jouant des silences et des vagues de basses qu’envoie un arsenal technologique impressionnant. On ne sait pas qui joue quoi mais peu importe. Un peu d’affectation, une vraie délicatesse vocale, de la puissance. De ces mélanges naissent les saveurs qu’il développe. On comprend la nature de la proposition : si on vient écouter de délicats arpèges sur des guitares en bois à la touche en palissandre, il fallait forcément passer son chemin : c’est fort, c’est particulièrement synthétique, Les infrabasses transpercent toutes les armures et on a vu les ravers prendre un réel plaisir à entre dans la danse et dans la transe, pendant que d’autres réajustaient leurs protections auditives. C’est le jeu des soirées découvertes et c’est très bien comme ça : on adhère, on fait une moue plus circonspecte, on vient confirmer le goût qu’on a pour cet artiste, on reçoit une proposition artistique et on en fait ce qu’on en veut. Toute la beauté du jeu est là. L'important, c'est de continuer à jouerPlay.

 

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