Un grand horloger... Voilà ce que Stephan Eicher a été ce samedi 16 janvier au Colisée de Roubaix. Ses automates et sa personne ont envoûté les yeux et les oreilles de la salle comble. Mêlant les arts du son, du visuel, du langage, l'univers du spectacle Und die automaten nous a enchanté.
Des tuyaux d'orgues, un accordéon, un piano, une batterie déstructurée, un glockenspiel, des dispositifs verticaux inconnus... Au commencement du spectacle, on s'interroge. Seul la guitare a son instrumentiste. Et non des moindres... De quelle manière Stephan Eicher pourra t-il mettre en jeu tous les autres instruments ? Emportés par le tour de magie, la question est devenue secondaire lorsque la parade s'est animée. Nous nous sommes laissés emmener dans la féerie. Comme pourvu d'une âme, l'accordéon a pris une valse aux couleurs montagnardes, le piano mécanique a fait s'enfoncer ses proches touches et les tuyaux d'orgue gigantesques se sont illuminés aux rythmes des sons. Les automates ont émis sons et couleurs. La guitare de Stephan Eicher a créé plus qu'une étincelle. Une bobine Telsa a répondu aux cordes pincées par de la haute tension électrique. Des faisceaux roses impressionnants de courant associées à des sons métalliques ont enrobé la musique.
Le créateur de cette fantasque parade a revisité certains de ses plus grands succès. Les titres Combien de temps, Déjeuner en paix, Pas d'amis comme toi, ont semblé être un prétexte au déploiement de cette grandiose expérimentation. Entendre des textes de Philippe Djian racontés avec l'accent de Stephan Eicher si sincère et si humain, a rendu encore plus saugrenue et abracadabrante la mécanique des instruments. La chaleur et la spontanéité du meneur de revue avec la foule a produit un moment de poésie.
Les rouages et les mécanismes bien huilés du spectacle ont rendu ce moment exceptionnel. Stephan Eicher nous a communiqué son plaisir de passer une soirée avec ses automates et de redécouvrir notre horloger suisse sous un jour complètement nouveau et inattendu.
