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Superpoze + Koudlam + Buvette au Grand Mix

C’est sans doute parce que c’est vendredi, parce qu’il a fait beau, parce que la soirée va être longue… Sans doute aussi parce qu’il n’est pas "connu", parce que sa musique aux aspects cinématographiques s’écoute plus qu’elle ne se vit. Ce soir au Grand Mix, face à Buvette, il y a très peu de monde. Seul sur scène avec ses machines et son micro, le show manque un peu de dynamisme. Pourtant, le Suisse issu du label Pan European Recording a plus d’une corde à son arc qui pourrait faire vibrer une foule. Mais ce ne sera pas pour cette fois.

  

Autre produit du label parisien, Koudlam détonne. Entre oppression et fascination, on ne sait pas trop à quel saint se vouer. Dès son arrivée sur scène, une foule de références s’entrechoquent : les voix de Ian Curtis et de David Bowie, Lou Reed époque Berlin, The Whip, The Toxic Avenger, Jackson & His Computer Band, Eels. La liste est longue : l’oppression donc. Qu’on ressent également au travers des basses trop élevées et l’abus excessif des lumières stroboscopiques. De quoi donner un sacré mal de tête.

Malgré tout, on résiste. On s’accroche à cette voix rocailleuse d’outre-tombe capable d’exprimer, au gré des morceaux, la détresse, le désarroi, la nostalgie et la mélancolie. Koudlam assure, surtout lorsqu’il chante seul sur scène par-dessus les samples. Le public, déjà plus conséquent, se dandine et hoche la tête. On sent la ferveur qui émane de la fosse. Aurait-on loupé cette vague électro entre techno hardcore et transe ? La foule s’embrase dès les premières notes de Seen You All. L’effet buzz d’une pub pour un célèbre site de rencontres. Mais la fascination est là : un son froid et industriel, un show lourd et dur, une voix obsédante et inquiétante. Un spectateur rugit : « Tu défonces gros ! ». Dans tous les sens du terme, on acquiesce.

Tel le calme après la tempête, Superpoze vient achever la soirée. Juché entre plusieurs néons, l’artiste se pose avec délicatesse sur son clavier et ses pads. Le Grand Mix s’emplit d’une douceur apaisante. Il est toujours admirable et beau de voir les morceaux se construire, nappe par nappe, boucle après boucle. Superpoze travaille comme un orfèvre, recompose ses titres devant le public comme s’il écrivait une symphonie avec un grand orchestre.

Quelques jours avant le concert, le Caennais a sorti son premier album, Opening. Une des premières représentations en live, un « concert-test » qui ravit le public et semble satisfaire son principal protagoniste. On échange peu de mots, quelques « ça va ? ». Pour le reste, tout passe par les émotions et les sensations musicales. L’harmonie est en place, l’alchimie aussi. La salle ondule au fil des vagues électro-ambiantes qui lui sont envoyées.

À regarder et à écouter Superpoze, on se sent bien, comme parcouru par des décharges d’endorphines. Mais le magicien nous quitte déjà, après quelques remerciements. On espère un rappel qui n’arrivera jamais. Dommage qu’on nous ait laissé sur notre fin.

 

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