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Talisco + Indian Askin à l’Aéronef

Pour cette dernière soirée de septembre, le rendez-vous était donné à l’Aéronef. 20h30, la salle est à moitié pleine. Les quatre membres du groupe néerlandais Indian Askin débarquent sur scène sobrement. Le calme avant la tempête. Ils débutent leur set à coup d’accords de puissance, munis de guitares électriques branchées à de multiples pédales. Le ton est donné. Le groupe délivre un son puissant, du punk sur-vitaminé. Le chanteur à moustache manque un peu de charisme pour emmener totalement le public avec lui, mais son timbre de voix colle complètement au rock déjanté du groupe. Le public, composé majoritairement de trentenaires, se laisse conquérir par l’efficacité de la bande venue d’Amsterdam.

L’alternance des accords surpuissants avec quelques notes de synthé, une touche psychédélique sur son punk dévastateur : c’est le coup de maître du groupe ! Il nous faudra cependant attendre la fin du set pour sentir le groupe à son aise et se lâcher vraiment, comme on peut en attendre de punks dignes de ce nom. Au dernier morceau, le chanteur est en transe, fait tomber son haut, et finit à genoux, sur sa guitare. Après ces dernières notes, le public s’impatiente de voir Talisco arriver, dans un tout autre registre.

La salle se remplit quelques minutes avant l’arrivée de Talisco. Les sifflements du morceau Everyone (tiré du premier album, Run) aux sonorités folks américaines introduisent l’arrivée du groupe et plongent la salle dans une atmosphère de western. Les fans de la première heure réagissent dès les premières notes qu’ils chantonnent en s’agitant. Les trois compères font leur entrée sur scène avec aisance et une belle prestance. Avec plus de 150 dates de concert à leur compteur, la scène semble être devenue un terrain de jeu où les membres de Talisco ont pris leurs aises. On se sent comme à la maison face à un Jérôme Amandi (chanteur/musicien/auteur-compositeur et fondateur du groupe) surexcité et sincèrement heureux d’être là. Ils n’en sont pas à leur premier coup d’essai à l’Aéronef : « C’est la troisième fois qu’on joue ici, et à chaque fois la salle est plus remplie. Cela nous fait vraiment plaisir  », annonce-t-il avec fierté. L’émotion est là. Il faut dire que c’est un concert spécial pour eux… En plus des tubes du premier album, Talisco présente ce soir quelques morceaux de son futur opus (sortie prévue le 27 janvier 2016), avec une appréhension non feinte. Le chanteur à la voix californienne s’en amuse et taquine le public : « J’en vois là qui se demandent ce qu’on fait... et bien on est là pour vous faire découvrir plein de choses ce soir ! », puis d'enchaîner avec une frénésie communicative.

Les trois musiciens alternent titres du premier album et nouveautés. Ce qui surprend avec Talisco, c’est la puissance et la contenance live que prennent des morceaux plutôt orientés électro-pop en version studio. Le son brut et tranchant de la Fender Telecaster du chanteur associé à un jeu de batterie lourd et maîtrisé donne une dimension presque rock à certains titres. Le public se laisse entraîner par les mélodies et la puissance des morceaux. Sans oublier la « touche Talisco » : tantôt aérienne lorsque les trois jeunes hommes (Thomas Pirot à la guitare/voix, Gauthier Vexarld à la batterie, et Jérôme Amandi) unissent leurs voix pour les chœurs, tantôt planante lorsque les riffs de guitare s’éternisent. On alterne alors entre titres dansants et ballades folks langoureuses. Le public est conquis à en croire les nombreux trémoussements et même quelques cris d’hystéries dont nos oreilles se seraient bien passées… Pari réussi pour le groupe. A travers leurs nouveaux morceaux, il continue à étonner par sa terrible efficacité et précision dans un mélange des genres efficace et audacieux.

Et comme l’Aéronef fait les choses bien, nous pouvions continuer la soirée, sur la mezzanine du club, avec un after-live de Adresse Hymen. Quelques courageux ont osé des pas de danse sur le dancefloor devant les trois jeunes filles d’Adress Hymen.

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