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Têtes Raides + Melissmel à l’Aéronef

« Bonne nuit à vous tous. Merci. »
Partout des hommes, des femmes dansent, se prennent en photo. Tous avec le même sourire. Presque fiers d’en être, d’appartenir à cette belle communauté d’admirateurs d’un groupe français qui n’en finit plus de détonner. Sur scène, des gens bien. En salle, la famille se fait entendre dans une atmosphère festive, de franche camaraderie.
Il fait chaud ce soir. L’Aéronef se balance et « y’a Ginette qui continue à tourner » . Christian Olivier arrache l’émotion de sa voix rocailleuse. Les cuivres sont délicieux. Les cordes sont délicates et étourdissantes.
Têtes Raides, c’est le cœur qui s’emballe. Le (gratte) poil qui se dresse et les larmes qui perlent. « Allez la belle… » Ici, une petite fille, juchée sur les épaules de Papa. Là, un quinqua qui tourbillonne, tourbillonne… Voir cette belle salle soudée chantée à l’unisson, cela remue.

« Je veux partir encore. »

Le voyage débute avec Melissmel. Le genre d’artiste qui ne laisse pas indifférent et qui redonne ses lettres de noblesse au ronflant « écorchée vive ». Un petit bout de femme qui vous emporte en trois couplets. Une tessiture et une présence qui font forte impression. Nous ne saurions que trop vous conseiller de prêter une oreille attentive à cette belle âme. Aux armes, etc.

Un moteur résonne, la machine se met en marche. Et puis ce regard pénétrant. Christian Olivier intimide. La déflagration sonore : Fulgurance est le premier morceau lâché sous un éclairage blafard. Grégoire Simon (saxo) est immobile, sa carrure se dessine dans la fumée. Gino arrive bien vite. Premiers mouvements de foule, première grosses sensations. Les paroles sont scandées par le public.
Ce soir, la communion est de tous les instants.

« On fera du raffut, du bruit et du patin. Et la main dans la main, on chantera dans la rue. »

Têtes Raides contente les fans, Civili (extraordinaire) et Les Prisons sont déterrées dans un ravissant boucan. L’identité (le titre enregistré avec un certain Bertrand Cantat) assomme l’assistance. Têtes Raides sait aussi se faire électrique, ce n’est plus à prouver.

« Et moi avec mon pistolet à bouchon, je pars au front. »

Invariablement, Têtes Raides appelle aux souvenirs d’enfance. Des airs parfois désuets, des paroles tantôt espiègles, tantôt sottes. Des illustrations sommaires qui d’un trait ravivent la mémoire. Les délirants Latuvu et Lesson N°6 participent à ce petit coup dans le rétro souvent salvateur.

Avant l’inévitable Ginette, Têtes Raides cueille tout le monde avec une poignante reprise de Mano Solo. -La vie- C’est pas du gâteau. Tu m’étonnes... La salle remercie chaleureusement le Parisien, les yeux levés vers le ciel. Respectueuse.

« J’voudrais quand même laisser une place avant de partir, avant de mourir… »

Il faudra toute la générosité de la belle Ginette pour sortir l’Aéro de ce sale coup au moral. Salut Mano.
Le titre live qui retourne n’importe quel spectateur, Ginette prend à la gorge, aux tripes et au reste. Cette lumière qui vole au dessus du public fait vrombir de plaisir. Beau, tout simplement. Comme Le Phare et Saint Vincent qui viennent clôturer près de deux heures d’un spectacle étonnant. L’expérience Têtes Raides en concert reste intacte.
« Et… c’est tout. »

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