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The Coral & Arctic Monkeys au zenith

Mercredi soir les Arctic Monkeys ont remué pendant une heure et quart un Zénith loin d’être plein. Un show impressionnant, l’énergie de la pop britannique mêlée au rock inspiré de ces 4 jeunes hommes, pour un concert qui aura confirmé toutes les bonnes choses entendues depuis la sortie de leur deuxième album « Favourite Worst Nightmare ».

Ce soir-là la première partie était assurée par les anglais de The Coral. A première vue un bon petit groupe brit-pop, mais voilà, à se revendiquer la brit-pop on en voit vite les limites. Et c’est à ce moment que le « bon petit groupe pop-rock » se transforme en « copier-coller » de tout ce qui a fait le renom du mouvement rock anglais. Utiliser les meilleurs éléments d’une culture pour mieux s’y enfermer et finir par n’en montrer que des stéréotypes, voilà comment on peut voir The Coral. Pas un mauvais groupe mais des mélodies sans saveur, un jeu caricatural et sans surprise. Rien de tel pour que le public ne s’impatiente à l’idée de voir arriver les gosses de Sheffield.

«Uncut », magazine de musique anglais titrait il y a quelques mois : « Quoi que vous pensiez d’eux, ils sont meilleurs ! », plutôt de bonne augure. C’est dans un décor mêlant instruments et paraboles en arrière-plan, les quatre compères font une entrée pleine de simplicité comme ils en ont l’habitude depuis le début de leur tournée européenne. Ils entament le concert sur un rythme impressionnant par les deux morceaux débutant chaque album : « The view from the afternoon » et l’excellent « Brianstorm ». Mélange des deux albums comme pour faire comprendre à la foule que leur nouvelle « maturité », saluée par les critiques avec l’arrivée du second opus, n’est qu’un cheminement normal et pour rappeler à quel point leur « Whatever people say I’m, that’s what I’m not » est bon. Un ballet incessant va donc se mettre en place entre les deux albums, les mélodies énergisantes du second mêlées aux déferlantes rock du second, le tout sur un rythme effréné.

Durant le set, la joyeuse bande nous offrira la plupart de ses tubes, embellis par une prestation live très réussie. De « Dancing Shoes » à « This House is a Circus », en passant par « Fake Tales of San Francisco » ou encore « All Yellow Bricks ». En tout vingt morceaux, tantôt enchaînés tantôt marqués par des « pause réglages ». Une heure quinze de show exécuté avec la fougue d’un jeune groupe qui en cinq ans d’existence a réussi à s’imposer comme la relève du rock et de la brit pop ; et qui n’a désormais plus besoin de faire ses preuves.

Pour incarner ce son, souvent comparé –et à juste titre- à celui des Libertines ou d’autres, rien de tel qu’un jeu de scène épuré et manichéen : la nonchalance affichée par Alex Turner au chant laissant place au déchaînement des guitares. Une mise en scène pure, sans spectacle inutile de la part du groupe ; mais voilà le Zénith est une grande salle. Et pour combler le grand vide, on n’a rien trouvé de pire que les jeux de lumières : bienvenue en boîte ! Toutes les couleurs y sont passées, toutes les ambiances ont été testées et tous les spots nous ont aveuglés. Tout ça pour finalement réussir à trouver une ambiance en accord avec le son et l’image sur les trois derniers morceaux.

Alors voilà à la vue de ce décor et ces spots on peut comprendre qu’à un concert initialement prévu à l’Aéronef et ses quelques 1200 places, on a préféré répondre à la demande générale et ouvrir les portes d’un Zénith trop grand (et trop vide) à ces gamins qui ne sont pas venus faire le spectacle mais jouer leur musique. A un concert où un jeune groupe aurait pu imposer sa propre atmosphère par le talent musical et la simplicité; on a préféré vendre des places, tenter d’en mettre plein les yeux à un public acquis pour mieux masquer le vide alentour et ruiner une ambiance qui hormis chez les groupies gesticulantes et hurlantes n’a pas pu voir le jour.

Heureusement pour les Arctic Monkeys, le talent est là, à eux d’apprendre à faire le show pour entrer en accord avec le décor actuel dans lequel ils évoluent...

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