Pour les deux groupes à l’affiche, le week-end s’annonçait chargé : La Rochelle vendredi, Lille samedi et Bruxelles dimanche. On était un peu étonné que le concert n’affiche pas complet ; mais dès qu’on entre dans l’Aéronef ce soir, on comprend pourquoi il ne restait en fait qu’une cinquantaine de places en vente à la billetterie. Dans ce marathon, le concert à l’Aéronef aura marqué plus d’un esprit.
En mars 2014, on apprenait que les toulousains de The Dodoz se séparaient. Et dans la foulée, qu’un nouveau projet naissait : Las Aves. Leur EP à venir étant produit par Dan Levy de The Dø, il n’est pas anormal de les retrouver pour leur première partie ce soir.
Las Aves surfe sur la vague du moment : les gros murs de son foutraque qui mêlent pop-rock avec électro et qui terrassent tout sur leur passage. Géraldine (chant) se dépense sans compter, tout comme les musiciens, et l’ensemble donne une folle envie de danser. L’Aéronef est conquis et applaudit vivement. Et c’est donc sous les acclamations que le groupe laisse place à The Dø.
Certains ont déjà vu The Dø en live. Parfois, plus d’une fois. D’autres, jamais ; seulement quelques vidéos live des dernières apparitions du groupe suite à la sortie du troisième album, Shake, Shook, Shaken. Ce qui est sûr ce soir, c’est que tous auront été secoués.
Olivia (chant, guitare) mène la barque, c’est indiscutable. Et d’une main de maître(sse) ! Parée telle une Björk à son arrivée sur scène, elle se révèle vite en Athéna guerrière resplendissante dans sa tenue rouge de spationaute, envoyant quelques directs du gauche et des kicks bien sentis. Parfois elle se fait aussi douce que sa voix, ses mains s’envolant dans les airs, nous emportant avec elle parmi les milliers de fil nylon suspendus sur scène (A Mess Like This).
Les jeux de lumières sont d’ailleurs impressionnants, habillant la salle de façon nerveuse ou scintillante, pour une musique qui ne l’est pas moins. La prestation est vraiment bluffante ! Même quand on n’a moins apprécié la dernière production du groupe qui compose la quasi-totalité de la setlist (seulement trois anciens titres et une exclu, de taille celle-ci et juste en duo sur scène, Poppies). TOUS les morceaux de Shake, Shook, Shaken sont joués ! Et, dans sa globalité, le public en connaît le moindre mot.
Alors, on ne peut pas dire qu’on est déçu. Surtout quand Olivia lance un canon pour introduire Slippery Slope, accueilli avec enthousiasme ; tout l’Aéronef est pris de tribalisme. Et aussi avec Dust It Off qui s’achève de manière complètement barrée lors du rappel : la chanteuse et musicienne franco-finlandaise part mettre un masque de dinosaure, joue avec un néon vert, tandis que la salle s’est transformée en dancefloor post-rave indus. La deuxième partie du concert aura mis le feu au public, même si elle s’achève sur la douceur aérienne de Lick My Wounds.
À la fin, il ne restera que la Nature Will Remain, en ultime rappel. Après plus d’une ovation, Olivia dira : « Je crois qu’on va venir à Lille tous les jours ! ». The Dø, formule 2014, en rouge et à quatre musiciens sur scène, ça envoie haut dans la stratosphère ! Un conseil : préparez vos tenues pour l’envolée.
Setlist The Do, l'Aéronef, 13/12/2014
En quittant l'Aéronef, on a prêté une oreille à V.Love, qui assurait l'afterlive. Finalement, on est resté pour quelques titres pour poursuivre le voyage dans le psychédélisme des années 60, entre garage et dirty blues, reverb et sueur. Aux côtés de Gwendal Cloarec et Hugo Vamour, on y a retrouvé une connaissance de la région qui a sorti sa propre production il y a peu : Lena Deluxe ! Affaire à suivre donc...
