Aujourd’hui29 événements

The Fall à l’Aéronef

Pour ceux qui n'auraient pas encore eu l'occasion de se rendre à L’Aéronef depuis le début de la saison, la visite de ce soir permet de se rendre compte que les choses évoluent pour la salle et d'une façon très positive.
Le bar est bien sur toujours à la même place mais maintenant s'y ajoute un stand où l'on peut se restaurer (plats cuisinés, soupes et les habituels hotdogs bien connus des festivaliers du monde entier). Des chaises, des canapés cosy et un babyfoot customisé façon rock viennent terminer le tableau.
La tentation est trop grande et l'on s'assoit avec plaisir devant une bière et quelque chose à grignoter. Il est déjà 20h15 et on écoute avec attention les mixs de Luz qui feront office de première partie. Le style varié est très agréable a écouter et on surprend ici des conversations pointues sur les morceaux qui passent. Coldwave, rock, punk-rock, il y en a pour tous les goûts. Si l’on connait plus Luz comme dessinateur pour Le Charlie Hebdo ou Fluide Glacial, on prend plaisir à écouter ses galettes variées.
Bref le temps passe vite, mais au bout d'un moment il faut rejoindre le coin scène car le show va probablement bientôt commencer. Et pourtant rien !

Il faudra attendre 21h45 pour que les lumières s'éteignent ! Avant cela, on a pu se rendre compte que le public est assez hétéroclite, enthousiaste pour beaucoup et de plus de 30 ans pour la majorité.
Après un long morceau d'intro où l'on observe la dextérité et la maitrise des musiciens, Monsieur Marc E. Smith se présente enfin. A partir de là les morceaux s'enchainent.
Le leader reste tout à fait en phase avec son image de dandy anglais se moquant de tout et surtout des autres. Il se complait visiblement à faire le tour de la scène touchant un micro ici, un ampli là, tout en mâchant son chewing-gum de manière pas vraiment très élégante.
Enfin bref, il ne fallait pas espérer voir un showman comme on peut l'entendre au premier degré.
On préfère se concentrer sur la musique si intuitive de The Fall. Créé en 76, le groupe tient en une personne justement, et c’est Marc E. Smith, le seul encore présent en 2012. La musique des débuts de The Fall se rapproche des Velvet Underground et autres groupes que l'on pourrait aisément qualifier de groupes rock expérimental. Celui qui a vécu en parallèle de Joy Division, tout en l’ignorant superbement, qui a inspiré Nirvana ou LCD Soundsystem et qui a ravi de nombreux fans, vaut bien d’y jeter une oreille. Une des forces du combo a été de se renouveler sans cesse et d'évoluer en fonction de l'époque et des tendances musicales. Pourtant le groupe n'a jamais connu de réel succès public. Beaucoup d'amateurs mais pas de buzz médiatique ou culturel.

Du coté créatif, rien à redire. Les morceaux s'enchainent avec toujours la même line-up : la voix rocailleuse pas vraiment chantée, pas vraiment parlée du leader.
Les atmosphères se mélangent : du rock, du punk, de l'électro, en un mix éclatant de sonorités. Quant aux paroles, elles sont pour le moins minimalistes et répétitives. The Fall a été tout au long de son existence très prolifique. Avec 27 albums studios on pouvait s'attendre à un concert d'une longueur supérieure à la moyenne.
Pourtant lorsqu'après 45 minutes les musiciens quittent la scène, on n'est pas si surpris que ça ! 3 morceaux de rappel et puis s'en vont....
Marc E Smith a bien joué son rôle : les morceaux sont a la hauteur de nos espérances, lui fidèle à sa réputation. Mais on se dit en sortant que peut être mieux vaut rester sur l’impression exaltante que l’on a en écoutant les albums, chez soi, ou entre amis, plutôt que de voir le mythe s’effondrer un peu en direct...

Revenir aux Live report Concerts
A lire et à voir aussi
254 queries in 0,418 seconds.