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The Forest Sessions #2 au club de l’Aéronef

La balade en forêt a commencé bien avant ce soir. Deuxième édition du genre, les Forest Sessions sont l'idée géniale de Pascal et Sophie Descamps, passionnés de musique bien connus (au moins de tête) de ceux qui traînent leurs guêtres dans les concerts régionaux. A force de les fréquenter, ils ont voulu faire jouer ensemble les musiciens de Lille et des environs : "On a appelé ça les Forest Sessions. Un trip juste pour se faire plaisir à jouer de la musique, sans se casser la tête à trouver un nom de groupe à la con, à régler le son pendant des heures, à réfléchir si on va virer le bassiste ou pas, qui va se taper la nana qui joue du clavier. Ou pire, supporter les vannes du batteur en tournée." Soit le meilleur concept du monde mais aussi un sacré défi : réussir à coordonner une bonne dizaine de musiciens dans un chalet sur la côte d'Opale, avec une session de deux heures par morceau. A l'arrache pour vingt-cinq morceaux à l'arrivée et un concert. D'où acte.

Avant le deuxième concert des Forest Sessions, des vidéos sont projetées au-dessus du bar afin de rendre compte de l'ambiance de travail. Studieuse, comme vous pouvez l'imaginer, avec en guest-stars des frigos, des chiens, la nature, des instruments classiques, des instruments bizarres. Et puis le concert démarre : deux personnes sur scène. Calme. On se regarde : à quoi cela va-t-il ressembler ? (non, on n'avait pas triché, gardant le plaisir de la découverte intact) Ces Forest Sessions #2 ont réuni membres de Green Vaughan, Bam [dtg], Shiko Shiko, Sexual Earthquake in Kobe, Roken is dodelijk, Ed Wood jr., Château Brutal, Woodish, Sonny Mat.D, Comgetcha et Rémyboy. Soit des musiciens d'horizons parfois très différents, et d'autres qui se sont déjà croisés à l'occasion de soirées communes. Leurs influences très variées sont l'occasion de morceaux rock mais aussi pop, funk, dub et reaggae et même un peu de polka et de chanson.

Curieusement, le mélange des artistes va se révéler cohérent, presque homogène, et parfaitement rôdé. Les musiciens se succèdent, échangeant leur place et leurs instruments à l'envi, comme s'ils avaient fonctionné ainsi depuis bon nombre d'années et étaient capables de tout jouer. La qualité de l'interprétation est également au rendez-vous. Et dès le deuxième morceau, le concert décolle ; la tension restera égale jusqu'à la fin. Les chansons sont parsemées d'humour et d'absurde, jouant sur les mots et les références aussi bien anglo-saxonnes que françaises. Ainsi, Ma Mer précède Kate Wislet en passant par le subtil The Sight is the Limit ou Sheila Con Carne. Des délires assumés qui ne parviennent pas à dissimuler le travail conséquent qui se cache derrière l'apparente légèreté des morceaux. La musique se fait rude à la RATM, convoque un violon à l'envi ou donne dans le reggae pour un Babylone Roubaix Est qui plaît beaucoup au public.

Fausse (?) improvisation quand le spectacle se poursuit au-dessus du bar pour un guitare/voix qui ne gêne nullement la progression. Au contraire même, cette pause dans le gros son est très appréciée. Petit discours de remerciement et il est déjà plus de 23h. Mais la fête n'est pas tout à fait terminée et le public se déchaîne dans un pogo. Bilan des courses : même si l'envie vous en prend, nul besoin de déménager lost in a forrest, les talents locaux se révèlent plus qu'inspirés.

Vous pouvez dès à présent télécharger les morceaux de cette deuxième édition des Forest Sessions sur le MySpace du projet : www.myspace.com/theforestsessions

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