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The Pineapple Thief à La Péniche

The Pineapple Thief fait partie de ces groupes qui n'ont pas besoin d'en faire des tonnes pour regrouper un public enthousiaste. La Péniche affichant complet ce soir, nous offre un bel exemple de ce rassemblement. Et en se frayant un passage parmi la foule, on croise des personnes de tous âges, avec même quelques enfants...

La création du groupe remonte à 1999, quand Bruce Soord (ex- Vulgar Unicorn) sort son premier album intitulé "Abducting the Unicorn" qui lui permet de réunir un noyau de fans fidèles. En 2002, après "137" et "Variations on a Dream", Bruce décide de former un groupe avec ses amis proches, John Sykes et Keith Harrison. Après plusieurs albums ("10 Stories Down", "Little Man", "What we have Sown", "Tightly Unwound", "Someone Here Is Missing") et quelques remaniements, ils sortent en 2012 "All The Wars", recueil de morceaux électros qui s'inscrit dans la veine de "Someone Here is Missing" avec en prime un orchestre de 40 musiciens.

L'un des gros atouts de Bruce est d'avoir su se réinventer au fil des albums. Nous offrant tour à tour des ballades envoutantes, des rythmes répétitifs ou expérimentaux, de l'électro saturé, ou du rock vibrant, le groupe nous emmène sans effort dans un univers très intime. Car l'auteur n'écrit que des textes autobiographiques. Il y parle d'amour, de désir, de regrets, de douleur. Ou bien de conflits et de réconciliations. Bref de tout ce qui fait la vie de chacun, avec ses bonheurs et ses chagrins. D'ailleurs on y retrouve parfois l'énergie du désespoir propre à Radiohead, comme avec Little Man que Bruce a écrit à une période difficile de sa vie.

The Pineapple Thief, sur scène, fait preuve d'une énergie incroyable, quasi-passionnelle. Et le public ne s'y trompe pas, agglutiné contre la scène il n'hésite pas à exprimer sa joie d'être là. Joie partagée par le groupe qui enchaine des titres comme Last Man Standing, 3000 Days, Snowdrops ou Someone Here is Missing en ne nous laissant comme répit que les quelques mots prononcés avec le sourire par Bruce. L'ensemble est furieusement efficace et on se laisse aller à quelques mouvements, de tête ou de pied pour accompagner les mesures. Le temps file à une vitesse folle et des cris de protestation s'élèvent lorsqu'on nous annonce que Reaching Out sera le dernier morceau, comme un point d'orgue à la soirée, avec ces mêmes phrases répétées inlassablement. Heureusement, le quatuor revient avec les titres Part Zero et Nothing at Best en rappel.

La formation a su, en quatorze ans d'existence, rassembler ses fans autour d'un cocon intime. Si certains se sont perdus dans la dureté des émotions formulées parfois, on ne peut que souligner le talent de Bruce pour exprimer les sentiments humains. Toujours est il qu'en partant, on n'est pas vraiment surpris de penser "La prochaine fois... Je reviendrai !".

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