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The Sheepdogs à La Peniche

 

The Sheepdogs. Les chiens de berger. Avec un nom aussi peu glamour, on aurait pu facilement  passer à côté de ce groupe canadien. Heureusement, la présence à la production de Patrick Carney, batteur des excellents The Black Keys, sur leur quatrième album, sobrement intitulé The Sheepdogs, nous aura enfin mis la puce à l'oreille. Une galette à l'ancienne, profondément Seventies, s'inscrivant dans la grande tradition du Rock sudiste. Viril, velu, boisé et graisseux. Se moquant de la modernité. N'intellectualisant pas la primalité du Rock N' Roll. Ne cherchant pas à être post-quelque chose. Bref, un putain de bon disque. Qui, chose rare à l'heure actuelle, continue de tourner sur les platines bien longtemps après l'acquisition.

 

L'annonce de leur passage dans la très intimiste salle de La Péniche ne pouvait donc que ravir les amateurs. Impatients de découvrir ce que valait le groupe en live.

Les cinq musiciens à peine installés sur scène, une constatation s'impose. The Sheepdogs ont le truc. Cette chose indéfinissable, impalpable, presque innommable que seuls les plus grands possèdent. Que l'on a de manière innée. Que l'on peut perdre. Mais que l'on ne peut gagner si on n'est malheureusement pas né avec. Appelons-ça le Feu Sacré. Ou le Mojo.

Cheveux longs, barbes, bandana, chemises à carreaux, bottes de cow-boys, les Sheepdogs ont tout. La gueule. Le look. L'attitude. Le charisme. Et nul doute que si on laissait traîner nos narines près de leurs corps, l'odeur serait là également. Sans forcer le trait, ces mecs suintent le bon vieux Rock N' Roll. Rien de factice. Rien de calculé. On les imagine facilement avoir été élevés par des familles de motards ou de bûcherons. Avoir fait leurs premiers pas sous des porches de maisons en bois, plombées par un soleil campagnard.  Apprendre à devenir des hommes en buvant le tord-boyaux local.

L'imagination bat son plein. Au bout de quelques notes, on est ailleurs. Plongés dans une autre époque. En 1973. Au fin fond des Etats-Unis. Dans une région marécageuse du sud profond. Dans un vieux rade de bikers. Avec The Allman Brothers et Lynyrd Skynyrd tapant le bœuf sur une petite scène. Dans un coin. Blues, Gospel, Rock N' Roll et psychélisme amphétaminé sont au rendez-vous pour une beuverie mémorable. Il n'y a pas un titre où le groupe ne trouve pas le groove. L'élégance des grands groupes du genre. Authentique, la musique des Sheepdogs l'est dans ses moindres chorus, dans le plus petit glissando, dans chacun de ses riffs de guitare. 

Et cela, sans passéisme. Ces musiciens ne cherchent pas à copier. A être, terme à la mode, vintage. Ils jouent simplement une musique qu'ils aiment, qui les inspire et qui semble faire naturellement parti de leur patrimoine génétique. Des héritiers. Des passeurs. Voilà ce que sont sont les Sheepdogs.

Avec de tels chiens de berger, le Rock, le vrai, ne pouvait pas être mieux gardé. Impossible désormais de ne pas les suivre comme des moutons.      

 

 

  1. rtj

    Sauf que Allman Bros et Lynyrd Skynyrd, c'est deux styles de rock sudiste bien différent, même si les deux groupes viennent du sud, et si nos canadiens DE the sheepdogs ont parfois de jolies guitares en harmonies, cela n'est pas du pur southern sur l'ensemble de leur musique.

  2. Paul W

    Excellente revue, d'une précision et d'une justesse totales. Les Sheepdogs sont exactement ça. ;)

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