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Triggerfinger + Romano Nervoso à l’Aéronef

Quoi de mieux avant les fêtes que d'éliminer quelques grammes superflus en se trémoussant en compagnie de Triggerfinger ? C’est la proposition qui nous a été faite en cette froide soirée de décembre certifiée 100% belge.

Mais avant de retrouver le charismatique Ruben Block, ce sont les Romano Nervoso, dignes représentants de la Louvière, qui font leur apparition sur la scène de l’Aéronef, pleine comme un œuf pour l’occasion.

Ces derniers nous délivrent pendant une trentaine de minutes leur glam rock énergique qui fleure bon la sueur et la dolce vita, à l’image des punchy Party Time et Rocking Machine ou du très ramonien Superstar. Éblouissants aussi bien par leur puissance que par le pantalon pailleté de leur leader Giacomo, les Romano n’ont guère eu besoin de forcer leur talent pour conquérir les 2000 âmes présentes et chauffer la salle pour leurs collègues anversois. In the Name of the Lord où le chanteur, dans une posture christique vient bénir les foules, marque déjà la fin d’un set express mais impeccablement distillé comme à leur habitude. Ainsi on ne peut que vous inciter à passer la frontière et à vous plonger sérieusement dans la scène rock du Plat Pays qui recèle de petits groupes comme celui-ci, sincères, généreux et survoltés, dépaysement garanti !

Après une pause dont il est inutile de préciser la composition majoritairement houblonnée, l’audience (essentiellement colonisée par nos voisins d’outre-Quiévrain) attend de pied ferme le show de Triggerfinger qui apparaît dès 21h pétantes. Et avouons-le de suite, elle ne sera pas déçue.

Monsieur Paul, imposant bassiste aux faux airs de Jean Nouvel, dégaine les premiers riffs charpentés d’Upstairs Box, issu de la nouvelle galette du trio (devenu d’ailleurs quatuor pour l’occasion), assez déroutante, il faut bien le dire, par rapport aux productions antérieures.

Après une autre composition de cet opus, place à une guirlande de single faisant le tour de la discographie du groupe, que ce soit le puissant First Taste aux envolées lyriques de Ruben, le récent Flesh Tight ou le toujours sympathique Perfect Match qui poussa le groupe à venir tourner ce clip du côté du Calaisis. Avec ce triptyque, une chose est sûre, la salle - bien que peu remuante ce soir - semble déjà conquise. C’est pourtant ce moment que le gentleman aux rouflaquettes choisit pour faire retomber la pression avec l’énigmatique My Baby’s Got A Gun, sorte de terrifiante complainte au rythme saccadé et qui envoie les watts après trois minutes d’un ronronnement lugubre, de quoi vous laisser béat d’admiration.

Mais ce n’est pas le seul cadeau dont nous gratifieront le père Ruben et ses assistants. Le trio Triggerfinger va en effet ressortir de sa hotte un Black Panic qui permet au truculent Mario, toujours aussi déchaîné à la batterie, de lâcher encore un peu plus les chevaux pour nous livrer une prestation dont lui seul a le secret. La fin du morceau peut d’ailleurs se résumer façon Blue Man Group, Ruben et Paul accompagnant leur comparse à coups de baguettes, un moment de complicité inédit. Le stonien (les Rolling Stones…pas Stone & Charden) Bring Me Back A Live Wild One puis le très remuant All This Dancin’ Around finissent alors d’assouvir notre soif de rock’n’roll et de parachever un show toujours aussi accompli.

Le concert se dirigeant doucement vers la fin, il est temps désormais d’envoyer Colossus qui fait littéralement chavirer l’Aéronef, bien aidé en cela par les râles du chanteur haranguant la foule avec son mini-mégaphone. Cerise sur le gâteau (ou sur la bûche de Noël c’est selon), deux cover nous sont offertes en guise de bouquet final : le délicieux Man Down, mashup de Rihanna et de Led Zeppelin dont on ne peut que vous conseiller d’aller poser une oreille, suivi de près par le Funtime d’Iggy Pop.

Ainsi, force est de constater que Triggerfinger possède toujours cette magie d’arrêter le temps afin de nous proposer un show incomparable, parfaitement rodé et tellement savoureux que l’on en reprendra volontiers une part dès leur prochain passage dans nos contrées, soyez-en sûrs !

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