Ce soir, c’est au club de L’Aéronef qu’il faut être pour écouter It It Anita et Wall of Death. Une visite des backstages étant en cours pour les abonnés, on ne s’étonne pas du peu de monde présent dans la salle. Heureusement, à quelques minutes de l’entrée en scène du premier groupe, les gens arrivent et l’atmosphère se réchauffe !
C’est à It It Anita d’ouvrir le bal avec leur rock noisy tout droit sorti des 90’s. Ces Belges n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont déjà sorti 3 albums dont le dernier en septembre 2016. Leur second opus « Recorded by John Agnello », sorti en 2015, leur a donné l’occasion de se produire pas mal de fois sur scène. Les critiques des médias et du public étant élogieuses, c’est avec impatience qu’on les attend ! Et nous ne sommes pas déçus ! Le public se rapproche de la scène pour apprécier de plus près la fougue de nos quatre lascars. Au programme des sons hyper saturés, lancinants, aiguisés comme des rasoirs. De ceux qui vous font hocher la tête sans même vous en rendre compte et le tout avec le sourire… Une énergie brute de décoffrage mais qui fait du bien ! Les influences de groupes comme Mogwai, Fugazzi, ou Sonic Youth se ressentent, se mixent et s’effacent pour donner un genre hybride des plus efficace !
Par deux fois, la scène étant visiblement trop petite pour lui, Damien l’un des guitaristes la quitte et atterrit dans le public. Lors du dernier morceau, le génial Templier, il est rejoint par les autres membres faisant danser les premiers rangs du public quasiment en transe ! It It Anita était LA bonne surprise de la soirée, dans le genre révélation…. On espère qu’ils viendront de nouveau enflammer les salles de concert du Nord !
A peine le temps de reprendre son souffle et de déguster une bière, que le groupe Wall Of Death entre en scène. Leur dernier passage à Lille remonte à deux ans, lorsqu’ils faisaient la première partie de The Brian Jonestown Massacre, et ils nous avaient laissé, à l’époque, une sacrée bonne impression…. L’occasion était donc à ne pas rater ce soir de la confirmer (ou pas !). Car depuis 2014, les choses ont pas mal évolué pour eux… De 3 sur scène, ils sont passés à 5 puis à 4, le chanteur ayant annoncé son intention de quitter le groupe début 2016. La voix féminine de Rachel a remplacé celle rauque et mélancolique de Gabriel. Et la première impression qu’elle nous donne est qu’elle colle mieux aux morceaux du deuxième album "Loveland", plus lumineux, plus optimistes que ceux du précédent. Et aux sonorités beaucoup plus psychédéliques et lancinantes.
Niveau prestation, il n’y a rien à redire. Les morceaux s’enchaînent sans heurts, mais elle reste un peu figée, presque automatique. Même si le groupe visiblement content d’être là, nous gratifie de quelques mots au détour de morceaux. Malheureusement, la magie n’opère pas comme la dernière fois. Car leur son si particulier des débuts, et qui les rendaient si attrayants (au point d’être repérés et « adoptés » par les Black Angels), a quelque peu disparu. Malgré tout, l’omniprésence des claviers fait mouche et la voix de Rachel, très sensuelle quand les morceaux se teintent de sonorités blues, nous caresse agréablement les oreilles. On apprécie les morceaux du premier album Marble Blues où l’on retrouve la patte des origines.
Le public a clairement apprécié le concert, et se manifeste à grand renfort d’applaudissement et de vivats. Et si l’on fait montre d’un peu de retenue dans nos propos, il serait malvenu de dire (et d’écrire) que l’on n’a pas aimé !
