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Washington Dead Cats + The Lucky Devils + The Spunyboys + Arc au Black Lab

Quelques jours après la Saint Valentin, rien de tel que de retrouver celle qui ne trompe jamais : la Musique. Et plus précisément une soirée placée sous le signe du Rock'n'Roll bien rétro comme on l'aime avec Washington Dead Cats, The Lucky Devils, The Spunyboys et Arc. Pour ce faire, rendez-vous du côté du Black Lab de Wasquehal, superbe écrin sorti de terre il y a une petite année et pouvant accueillir jusqu'à 666 personnes (ça ne s'invente pas). Le temps de passer par la case bar que se présente sur scène Arc et sa guitare sèche pour un hommage au King Presley.

Hommage au King pour commencer

Disons-le, même si le camarade se défend honorablement sur des titres moins mainstream, les revisites des grands hits tels que Blue Suede Shoes ou All Shook Up nous auront laissé un peu dubitatif. Rien d'alarmant cependant, le public (encore en train d'arriver en ce début de soirée) répond tout de même présent, toujours séduit dès que viennent sonner quelques notes d'"Elvis the Pelvis".

Malgré un début "piano" comme diraient nos amis transalpins, ne boudons pas notre plaisir de retrouver les marqueurs qui nous ont tant manqué durant cette période bizarre. Le cuir des blousons, la brillantine des coiffures, le crépitement des amplis... même le sol collant de bière nous revient comme une madeleine de Proust.

Si la puissance du rock'n'roll avait un nom, ce serait celui des Spunyboys

Alors quitte à se faire plaisir, retrouvons ce qui se fait de meilleur sur la scène lilloise. On commence d'ailleurs en fanfare par les charismatiques Spunyboys et leur rockabilly tout droit sorti des années 50. Mais est-il encore besoin de présenter le trio entré dans sa 16e année d'activité et dont le talent a laissé son empreinte jusqu'au Japon ? Un live des Spuny plutôt qu'en parler il faut le vivre, le leader à la banane stratosphérique ira d'ailleurs dans notre sens en répétant que ce pourquoi il fait ce métier c'est avant tout pour la scène.

Et cela nous n'en douterons pas un seul instant durant ce set d'une heure alternant standards tels que Bop for Your Life ou Don't Ring the Bell pour ne citer qu'eux, entremêlés de titres issus de leurs deux derniers opus que l'on ne peut que vous conseiller. Du travail de pro sublimé par les incartades de Rémi, n'hésitant pas à monter sur sa contrebasse, sur le bar ou tout simplement s'offrant un petit jam au beau milieu de la foule. Si l'intensité et la puissance du rock'n'roll à la sauce frenchie avaient un nom, nul doute que nous avancerions celui des Spunyboys. Déjà un grand moment de la soirée, et c'est loin d'être terminé.

Les Lucky Devils, un trio régional qui donne la banane

Après un rapide changement de plateau, on monte encore d'un ton dans la fureur des contrebasses avec le psychobilly délicieusement déjanté des Lucky Devils. Ici le rock de pépé reste au placard pour prendre en pleine figure les salves offertes par ces trois-là. Effectivement, nous sommes "diablement chanceux" d'être présents, tant là aussi le set est impeccable. Entre compos ayant fait leur renommée et covers savamment orchestrées (jetez une oreille à ce Call Me qui défrisera les fans de Debbie Harry), le trio régional donne la banane (c'est de bon ton ce soir) à tout l'auditoire sans exception.

Alors que les Spuny ont clôturé leur set en faisant monter le public sur scène, les Lucky laissent celui-ci s'exprimer dans la fosse et il n'est pas rare de voir les couples se laisser aller ici ou là à quelques pas de danses fort bienvenus. On se croirait tout juste téléportés de Lille à Memphis, et ça n'est pas pour nous déplaire.

Washington Dead Cats, parfaite synthèse de la soirée

D'ailleurs de Memphis à Washington, il n'y a qu'un pas que nous franchissons pour le dernier set de la soirée laissant la part belle au "Gore-a-billy" des Washington Dead Cats. Plus de doutes, nous sommes en pleine "nuit des morts vivants" mais ce sextet est lui plus que jamais emprunt d'une vitalité rock à toute épreuve. Seul rescapé de l'aventure originelle du début des 80s, Mat Firehair continue de "donner le feu" à l'assemblée encore présente malgré l'heure tardive. Bien accompagné par ses acolytes et par une trompette au son inimitable, le combo distille un cocktail de rockabilly, psychobilly, garage ou encore punk, faisant là la parfaite synthèse de la soirée à laquelle nous venons d'assister.

Hélas, les contraintes d'une vie hors de la métropole nous obligent à quitter la salle afin la fin du show, une chose est sûre, la programmation de ce soir aura été à la hauteur de nos espérances. Assurément, nous ne manquerons pas de revenir poser notre blouson teddy dans cette salle qui a le mérite de réveiller nos instincts rockers, et que ça fait du bien !

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