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Werchter Festival 2007 [Jour 3]

Au programme de ce samedi: Heideroosjes / Razorlight / Amy Winehouse / Snow Patrol / The Killers / Peter Gabriel / Keane / The Chemical Brothers / The Bravery / The Hold Steady / Blonde Redhead / Klaxons / Goose / Arno / The good, The Bad and the Queen / LCD Soundsystem.

RAZORLIGHT
Razorlight en ce moment c’est le célèbre morceau « In the Morning » de leur deuxième album éponyme, alors forcément il fallait les voir sur scène ! Johnny Borrell arrive comme un zébulon, tout de blanc vêtu, slim, t-shirt moulant, il a vraiment le style pop britannique ! Il remercie le public et le staff, pour sa première venue à Werchter. Sa tête d'ange et ses grands yeux bleus diffusés sur les écrans géant ont l’air de plaire aux quelques groupies bruyantes des premiers rangs!
Les morceaux tantôt pop rock énergique, rythmés par des beats dansants, tantôt nostalgique nous rappellent parfois le rock des 70's, un « accord hommage » aux doors, un refrain calme à la Bob Dylan… Le concert est équilibré, frais, positif, on explore plusieurs ambiances remaniées de façon pertinente à la sauce du groupe !
Lorsque sur le 8eme morceau, Johnny traverse la foule comme Moise pour remercier les ingés sons, c'est au moins 8000 personnes qui s'écartent sur son passage... La petite blonde qui dansait frénétiquement à côté de moi est au bord de l'apoplexie !
Un moment particulièrement appréciable et tout à fait inhabituel !
Sous ses allures « fashion », Johnny a réellement su installer un lien simple et sympa entre le groupe et son public, une proximité franchement rare aujourd’hui et encore plus sur des festivals comme celui-ci…
BLONDE REDHEAD
Tandis que la foule s’impatiente sous le chapiteau design de l’espace Pyramid Marquee, les ingés son s’attèlent aux derniers réglages.
L'entrée de Blonde Redhead est applaudie, sifflée quelques fans s'égosillent pour accueillir le groupe… Kazu Makino : chant, guitare, piano ; Simone Pace : batteries ; Amedeo Pace : guitare, chant. arrivent très simplement sur scène. En petite robe tunique rétro, aux imprimés sixties, frange sur les yeux, Kazu nous rappelle cette fragilité à la Jane Birkin.
A chaque chanson c’est un nouveau rendez-vous, entre passage rock expérimental ou Amedeo et Kazu sont aux guitares en tête à tête complice, et moment aérien teinté par la voix cristalline et pudique de Kazu, le show est soigné et sophistiqué.
La Pyramid Marquee plongée dans les lumières rouges répond tout à fait à l’ambiance intimiste du groupe, qui nous fait partager son univers étrange, planant, ponctué d’expérimentations sonores et de dissonances.
« In particular » de Melody of Certain Damaged Lemons, huitième en play-list contente tout le monde et semble être le morceau le plus populaire du groupe, qui peaufine ici son côté éléctro rock et fait vibrer le public.
Lorsque Amedeo entame "falling man" de Misery is the Butterfly, on entrevoit clairement la complémentarité du trio tant dans les styles que dans les personnalités. On en vient presque à regretter la voix androgyne du guitariste lorsque Kazu reprend le micro...
La prestation du trio se finira par une chanson posée, très aérienne. L’arrivée d’un énorme ballon promotionnel, donne au show, une impression surréaliste comme une petite fille, Kazu s’en amuse et visuellement, ce jeu scénique nous emporte plus encore dans l'univers étrange, intime et original de Blonde Redhead. Alors BRAVO!
KLAXONS
Les Klaxons ont été la révélation britannique de l’année 2007, succédant aux Franz Ferdinand (2004), Bloc Party (2005), Artic Monkeys (2006)… Leur album sorti en début d’année « Myths of the Near Futur » a été un réel succès. C’est donc en spectatrice curieuse que je suis allée les écouter ! La particularité du groupe est de ne rien sampler, de tout jouer en live.
Cette fois-ci, j’avoue n’avoir pas trop compris… Les morceaux s’enchaînent, mais rien n’y fait, la foule ne semble pas conquise, ça ne bouge même pas beaucoup dans le public... On oscille fébrilement entre pop-punk-house, sans vraiment explorer l'un de ces univers. Le chant n’est pas posé, parfois faux, est-ce étudié ? Entre psychédélique et dissonant, je n’ai malheureusement pas perçu le charme et l’identité des klaxons…
C’est en écoutant leur cd, que je comprends un peu mieux l'engouement tant médiatisé du groupe ! Alors ce live reste un mystère, peut-être que les premières écoutes sont laborieuses… Faut-il un temps d’adaptation ? Est-ce le manque d’expériences en live du groupe ? A vous de voir !

Entre deux, j’ai pu voir Arno, qui à mon grand étonnement chantait plus en anglais qu’en français, dans un répertoire plus rock que variété. Il était ou du moins semblait sobre, et de le voir sous cet angle plutôt que sur les plateaux télés c’est franchement autre chose ! Les paroles sont à écouter, ses musiciens le mettent très brillement en valeur et même si, ce n’est pas ma tasse de thé, c’était quand même plaisant. A noter, un public beaucoup plus âgé, qui le temps d’une dizaine de chansons avait pris 20 ans !

THE CHEMICALS BROTHERS sont programmés à 23:30 sur la scène du Main Stage. Inutile de dire qu'ils sont sans conteste très attendus, la foule se presse pour les voir de plus prêt, c'est la folie au premier rang ! Le public s'impatiente, l'installation des platines et du décor prend un certain temps et même si la fatigue des festivaliers en ce 3eme jour de fête se ressent, on puise sur les réserves pour ne pas manquer au rendez-vous !
Lorsque le duo entame le premier mix, c'est l'euphorie, on s'imprègne du rythme au fur et à mesure et le son éclate, la foule ondule sur les rythmiques éléctro, dance, house, drum'n bass. Les écrans géants libèrent des images surréalistes, tandis que Tom Rowlands et Ed Simons s'attèlent aux platines. Ils savent mettre l'ambiance, syncopes, pool-up, et autres effets savamment dosés réussissent à nous tenir en haleine et à nous faire danser! Les adolescents sautillent, les plus âgés se trémoussent, les plus bourrés sont littéralement en transe... Leurs mix s'enchaînent, les nuances se chevauchent. Aux rythmes variés s'ajoutent des sonorités rock, discos, folk... Des mélanges magiques qui emporte la majorité, pour clore ce troisième jour de festival : c'est un beau cadeau !! La notoriété mondiale du duo se comprend facilement, "We are the night" leur dernier cd semble être devenu une devise à laquelle j'ai adhéré ce soir du 30 juin 2007 à minuit !!!

J’ai testé le camping B0, et je conseille aux gros dormeurs de s’organiser autrement… Et oui, c’est l’euphorie jusqu’à 6h30 du mat’, des chansons flamandes, des bruits de canettes, des ados en furie en pleine expérimentation alcoolique… Bref, une véritable ambiance de festival. Et là, tu comprend mieux pourquoi tant de festivaliers sont langoureusement affalés sur la pelouse, alors que les Chemical Brothers entament leur set enflammé à 23h30 !
Alors, Werchter c’est une organisation réglée comme du papier à musique, les petites bonhommes oranges du staff sont partout et c’est plutôt cool ! Quelques petits problèmes de sons lors de la prestation des Killers, mais sinon rien à redire ! A faire et à refaire ! En tout cas l'an prochain je réserve cette fameuse semaine de juillet, ça c'est certain une fois !!

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