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Yodelice « Closed my door, forgot my key… »

Yodelice est une maison familiale espagnole qui a vu naître un étrange vagabond français qui raconte son parcours en anglais.

Au Splendid vendredi soir, un monde onirique s’éveille doucement au son de la guitare sèche de Yodelice. Violoncelliste et guitariste sont encore endormis, immobiles sur leur instrument alors qu'une voix entame Insanity dans le noir complet.

 

 

 

 

Venu voir un concert, le public se voit alors plonger dans un spectacle à part entière. Le travail de lumières et le choix des accessoires, de Bastien Duval et Marianne Groves*, contribuent à changer chaque chanson en un tableau scénographique. Ravi par l'accueil réputé chaleureux du public lillois, Maxime N.* chante Free  avec le sourire aux lèvres. Les chansons de l’album prennent leur épaisseur et se révèlent totalement sur scène. « Closed my door, forgot my key… » deviennent même des paroles qui ne cessent de revenir en tête.
Un arbre en fond de scène lui donne la réplique pour enregistrer ses sons de beat box. Ses samples mis en place, le personnage de Yodelice se dévoile. Habité, il fait chavirer le Splendid à l’orée du bois.

On m’avait parlé d’un ancien de la variété-réalité française, je n’ai vu que trois personnages, dont un me semblait particulièrement troublé d’être au milieu de la scène. Derrière son maquillage, sa barbe et sous son chapeau, cet homme au début intimidé par la foule et osant à peine prononcé un « bonsoir », amène la salle dans une danse hystérique. Le morceau « Happy Crowd », où Sébastien Grandgambe lache son violoncelle pour l’harmonica, n’a jamais aussi bien porter son nom.

Alors que la transe s’est transmise au public, le chanteur glisse deux mots à ses musiciens, qui replongent dans leur sommeil pour le laisser seul interpréter « Smells like teen spirit ». Puissante et écorchée vive, sa voix atteint les teintes mélancoliques d’un Damien Rice sur cette reprise de Nirvana. « J’ai encore tant de belles choses à vous dire » conclut-il après l’ovation pour cette chanson.

Un rappel inévitable vu l’adhésion du public à l’univers de Yodelice, se fera sur la guitare sèche en forme de tête de mort pour Emergency, qui offre une fois de plus des surprises scéniques. Puis viens la fin… Emu, Yodelice propose une nouvelle composition « Talk to me ». Les frissons de ses cordes vocales caressent les âmes figées de la salle … « Talk to me », souvenir encore frais, ne laissera pas la place à des au revoir… Yodelice et son public se sépare tous deux la gorge nouée et les néons de la salle qui s’allument ne feront pas taire les applaudissements.
Spectacle à voir ou à revoir sur scène absolument, lors du Festival de la Côte d’Opale  par exemple.

* metteur en scène et comédienne qui ont dessiné l’univers du personnage Yodelice
*Maxime Nucci est devenu Yodelice

 

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