Art Up ! L'art au top de ses formes !
Anciennement appelée Lille Art Fair, l’exposition d’Art Contemporain de Lille Grand Palais change de nom cette année pour Art Up ! Défendant le principe d’encourager les jeunes artistes et de développer le marché de l’art, cette foire est en fait un salon d’achat et de vente qui expose des créations de toute sorte. Lille La Nuit franchit les portes qui mènent à l’immense salle dans laquelle sont exposées ces œuvres et se plonge dans cet univers...
Professionnel ou simple amateur, attiré par le vintage et les couleurs ou l’art industriel dans lequel les couleurs se montrent avec pudeur, cette exposition est à découvrir. Les galeries, timidement séparées entre elles, ouvrent sur leurs voisines, laissant entrevoir un bout d’univers de chaque artiste de et par tous les angles. Cette disposition permet de ne pas se perdre dans les méandres de couloirs sans fin. Le problème étant toutefois que, marchant au gré des allées en sillonnant les stands sans ordre particulier, on risque de se retrouver perdu et de finir nez à nez avec une immense tête de gorille, dont la précision des traits fait froid dans le dos, tandis qu’il fume un cigare. Son auteur, Hugues Amblard, inspiré par d’autres animaux sauvages comme le morse, le tigre ou le zèbre et le lion, ici représentés dos à dos comme prêts à commencer un duel à l’arme à feu, fait s’échapper des lèvres de spectateurs un « oh ! » d’admiration à la découverte d’un travail de fond des plus impressionnants.
© Françoise Nielly, huile sur toile [sans titre], 2013
Attaquant ce montre d’exposition par la gauche, vous rencontrerez la fameuse chienne imposante ou la marque de fabrique de Michel Soubeyrand, artiste qui a su s’illustrer dans le monde du cinéma comme dans celui de l’art et donne le ton des couleurs et volumes présents à plusieurs endroits de l’exposition. Les curieuses sculptures en matériaux composites de Sandra David, de diverses tailles et couleurs, ou les portraits presque hallucinants de peinture à l’huile de Françoise Nielly (voir ci-dessus), qui rappellent les tendances des années folles, confirment ces récurrences : dans les photos, peintures, mais aussi dans le mobilier revisité. Du fun, il y en a, de la tradition, aussi ! Paul Bocaï et ses figures sur fond « jazzy » ne diront pas le contraire.
Au détour d’une allée, sans prévenir, s’impose la vision du visage d’Anonymous, immense et très bien placé pour en voir tous les aspects. De loin comme de près, l’œuvre de Damien Gard, composée de centaines, voire de milliers de clichés de personnes portant le fameux masque et une pancarte sur lesquelles des messages sont écrits, a de quoi faire se lever les sourcils les moins explicites !
Malgré le rythme effréné qu’impose cette exposition qui ne s’étale que du jeudi 13 au dimanche 16 février, si vous avez besoin de faire une pause, ne confondez pas le salon dans lequel sont exposées les œuvres de l’artiste Guillaume Caron (et dont les sièges ne sont pas des plus sûrs) avec les divers espaces bar ou restaurant qui sont à disposition.
Voyages, voyages dans l’univers tout particulier de la galerie Axel Pairon qui fait s’arrêter, se rapprocher, s’éloigner et peut-être même loucher devant le relief hallucinant d’une bibliothèque miniature ouverte sur un fond de montagnes enneigées et autres scènes livresques : vous sentiriez presque l’odeur des vieux livres vous envahir.
© Giorgio Laveri, Boom-boom, 2011
Thèmes et objets en tous genres sont à l’honneur dans cette foire d’artistes actuels. Des peluches phoques qui fondent au contact du réchauffement climatique représenté par un appareil à raclette des plus cruels montre la préoccupation pour la planète quand rouge à lèvre ou pistolet géants permettent de donner une toute nouvelle vision à ce que vous utilisez (plus ou moins) au quotidien. Quelques montgolfières, baskets criblées d’agrafes et autres objets bizarres détonnent au milieu de peintures très travaillées comme celles d’Anne Boille. De petits clins d’œil à l’actualité sur la toile comme les phrases de Ben ou la drôle apparition de M. Chat permettent aux moins adeptes des galeries d’art de retrouver des repères dans ce magma de créations multiples.
La Galerie 138 est l’ultime occasion de convaincre les petits rigolos : vous connaissez Le Radeau de la Méduse de Géricault ? Mais oui, bien sûr, tout le monde le connaît. Eh bien, si vous allez à Art Up !, vous ne le verrez plus jamais de la même façon ! Gisant sur des pneus, il vous change la vision d’un art presque oublié.
Avec des emballages, du tissu, de la peinture, des murs ou même des fils, les artistes qui font de cette exposition un événement des plus étonnants savent comment parler aux amateurs d’art de longue date et aux novices. Une belle occasion de découvrir ou de redécouvrir une culture dont la libre expression n’a d’égal que la force créatrice !
