C’est à la Condition publique à Roubaix qu’a eu lieu, les 5 et le 6 décembre derniers, la 19ème édition de la Braderie de l’Art. La création de cette manifestation remonte à 1991 grâce à une idée de Fanny Bouyagui, plasticienne et styliste, fondatrice et directrice artistique du collectif roubaisien Art Point M, qui organise aujourd’hui cet événement. Leur souhait est ainsi de faire un clin d’œil aux célèbres braderies si nombreuses dans le Nord, en les reliant au domaine artistique.
Après une sélection sur dossier, 150 artistes ont été retenus pour participer à cet événement. Venant d’horizons différents et pratiquant des formes d’art diverses, les artistes pouvaient vendre leurs pièces entre 1 et 250 euros. Plusieurs pays étaient représentés mais un point d’honneur était mis sur la ville d’Anvers cette année. D’autres artistes venaient d’écoles de la métropole lilloise.
La braderie a duré 24h, de 19h le samedi 5 à 19h le dimanche 6h, avec cependant une pause pour les artistes et les visiteurs de 5h à 8h30 le dimanche matin. 24h durant lesquelles les créateurs laissaient libre cours à leur imagination en direct, sous les yeux des visiteurs.
Cette nouvelle édition était placée sous le signe de la récupération : les artistes pouvaient s’exprimer à partir d’objets récupérés en déchetteries ou fournis par Emmaüs.
Graffeurs, graphistes, designers, sérigraphes, peintres, sculpteurs ou encore stylistes et accessoiristes de mode se sont alors mobilisés pour participer à cette braderie présentant des étalages, plus important les uns que les autres, d’objets d’art de leur création.
En entrant dans la Condition publique, plusieurs espaces étaient ouverts aux visiteurs. La braderie occupait les deux grands halls situés de part et d’autre, au fond du bâtiment.
Dans le hall de gauche on pouvait aussi trouver un espace détente pour les artistes et les visiteurs, avec une buvette ouverte en permanence ainsi qu’un snack aux heures des repas.
Seuls quelques personnes sont reparties avec une œuvre et un justificatif d’achat leur était demandé à la sortie afin d’éviter les vols. D’autres, amateurs d’art ou simple curieux, sont juste venus se promener entre les étalages d’objets.
Un reproche à faire cependant : la qualité de ce qui était présenté était souvent aléatoire et variait beaucoup d’un stand à un autre. Une certaine impression de “ déjà-vu ” planait aussi parfois comme si on avait affaire à une sorte d’ “ hypermarché ” de l’art. Peu de recul et d’espacement entre les étalages : l’esprit des braderies est donc bien restitué, mais est-ce vraiment judicieux pour apprécier des créations artistiques ? Moins de stand et une sélection plus minutieuse aurait sans doute été bénéfique à cet évènement.
Enfin, on notera que la Condition publique abrite deux galeries d’exposition : celle appartenant à la Condition publique (l’exposition actuelle “ La tragédie de l’applaudissement ” est visible jusqu’au 23 décembre) et celle de l’Espace Croisé (anciennement installé dans les locaux de la mairie de Roubaix, cet espace présente une exposition de l’artiste turc Ali Kazma qui reste à voir, également jusqu’à cette date).
