Ce mardi, le Colisée de Roubaix présentait une pièce créée en 2013 par Sébastien Lefrançois et sa compagnie Trafic de Styles. Le chorégraphe s'interroge sur le rôle de l'apparence et notre rapport à celui-ci dans une société pour laquelle cela a grande importance.
La peau, l'attitude, les vêtements sont des codes qui permettent de nous différencier, ou au contraire être conforme au rang imposé par la société. Quatre danseurs, deux hommes et deux femmes aux différentes couleurs de peau, dévoilent avec réserve ce à quoi ils auraient voulu ressembler. Tous les moyens sont bons pour tricher, tromper et réfuter le corps afin de paraître davantage musclé, séduisant et élancé. Les interprètes finissent par se dévêtir avec pudeur. Cette mise à nu révèle le corps tel qu'il est et démasque une identité déguisée. La danse est délicate, le mouvement est subtil. Le chorégraphe s'amuse des stéréotypes que nous nous imposons et caricature remarquablement ces clichés. Il crée une danse métissée où chaque interprète joue un personnage attachant et touchant. Néanmoins la théâtralité et la présence de certains danseurs semblent plus affirmées que celles des autres dont le mouvement paraît s'effacer face à l'aisance de leur collègue.
Le son réverbère celui d'un tampon sur une enveloppe. Enveloppes Timbrées, comme s'il fallait appartenir à un "genre", pour être accepté, pour que l'enveloppe soit cachetée. Dans son spectacle, Sébastien Lefrançois remet en cause et dénonce en toute légèreté des relations humaines fausses et hypocrites, basées sur l'apparence.
