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Exposition Fred Martin à Lasécu

Fred Martin à la galerie Lasécu
Exposition du 14 septembre au 9 novembre 2013
Ouverture les vendredis et samedis de 14h à 19h & sur rdv en semaine
Ouverture des ateliers d’artistes
Les 18, 19, 20 octobre 2013 de 14h à 19h
Entrée libre

Fred Martin, colosse aux mains d’argile

Pour cet artiste contemporain, de Lille et d’ailleurs, parler de son exposition comme d’une rétrospective serait maladroit. La galerie Lasécu en exposant ses photographies, dessins et autres installations offre bien plutôt un aperçu de l’œuvre foisonnante et bien vivante de Fred Martin. 

Pour tracer le parcours artistique de Fred Martin, même s’il est difficile de considérer l’ampleur de son travail par des photographies, il faut d’abord établir un panorama. Un panorama peuplé de géants endormis, face contre terre et mains jointes. On ne peut que deviner l’échelle de rêves aussi grands : il est des œuvres qu’on regarde d’un œil curieux, parce qu’elle nous dépasse. Les géants quand ils ne sont pas endormis sont morts, du « Golem » il ne reste que des fragments et c’est à travers son corps que l’on chemine. Bien entendu ce sont là des photographies, des dessins, la vidéo qui parlent pour ces œuvres in situ, ces œuvres de la terre, parfois éphémères. Il est des choses qui ne peuvent rentrer dans une exposition, la puissance, même en sommeil, de la nature par exemple.

A l’œuvre dans ses performances et ses installations la trace et le passage. Installé pour l’occasion, un passage de foin, dans lequel entre le spectateur par une simple fente pour prendre à la sortie forme humaine, illustre la tentation de l’origine qui se pose sans cesse dans le travail de Fred Martin avec la terre. Le mythe grec faisait de Gaïa, la terre, notre mère : l’artiste s’en fait l’accoucheur et propose à l’autre bout des « baptêmes de la terre ». Dans de l’argile, il imprime les corps, les visages des nouveaux venus ; une fois séchée, cette argile offre des portraits saisissants. En creux ou en relief, des sculptures à même le corps où se fichent cheveux et poils nous sont proposées avec une désarmante intimité. L’exposition se termine sur des croquis, des projets et de l’argile encore : des nouvelles perspectives plein les tripes pour l’artiste qui s’intéresse à l’anatomie. Comme des offrandes votives exposées aux regards, l’artiste a recréé en argile l’anatomie humaine morceau par morceau, là un foi, là un cerveau. Corps pour corps, terre à terre l’œuvre de Fred Martin revient sur nos traces et réinvente nos origines.

Une exposition qu’on visite avec la tête et le cœur, non sans une certaine émotion.


Lasécu, par un week-end couvert

Lasécu, c’est cette espace d’art contemporain à Fives, à deux pas du métro et de la maison européenne de la photographie. Lasécu, parce que cet espace s’est ouvert dans les anciens locaux de la Caisse primaire d’Assurance maladie. On y entre par une petite porte, qu’il ne faut pas avoir peur de pousser et bien abrité, on peut y perdre toutes notions du temps. Ouverte les week-ends et les semaines sur rendez-vous, la galerie propose actuellement l’exposition Fred Martin. Galerie mais aussi ateliers d’artistes, bienvenue dans cet espace de création et de découvertes de l’art contemporain. Avec l’ouverture des ateliers d’artistes ce week-end (du 18 au 20 octobre) c’était l’occasion de trouver portes ouvertes.

Avec cinq ateliers pour une dizaine d’artistes, on ne s’ennuie pas à Lasécu et assurément on y vit bien là l’art contemporain. Fred Martin de passage à la galerie ce week-end a ainsi proposé des performances ; les artistes présents ne se sont pas arrêtés dans leur ouvrage pour autant. En descendant au sous-sol, le visiteur pouvait pénétrer dans l’univers de graveurs, de peintres, de céramiste, de photographe ou même de designer textile. A travers les vitres des différents ateliers, des têtes de poupées en céramiques, des gravures ou des peintures donnent les tons. La cohabitation est heureuse, tous les visiteurs pouvaient y trouver leur compte et en savoir plus sur les dessous de l’art et des mains qui le font. Ils sont peu en réalité à pouvoir vivre de leur art, aussi ces ouvertures d’atelier d’artistes apparaissaient comme le moyen de nouvelles rencontres et de discussions intéressées. C’était aussi le moment de découvrir voire même de s’essayer à la gravure et de repartir avec une (bonne) impression. 


L’artothèque pour des collectionneurs, presque comme les autres

L’association l’Artothèque qui jouxte les ateliers d’artistes présentait quant à elle ses dernières acquisitions : l’occasion de présenter à un public toujours plus large cette originale initiative. Dans Artothèque il y a -thèque comme dans bibliothèque ou médiathèque et c’est un peu le même principe. Dans artothèque il y a art mais plutôt comme dans art contemporain. L’idée c’est de pouvoir emprunter une gravure, une photo, un tableau d’un artiste contemporain pour quelques semaines, le temps de changer un peu d’intérieur. Le but est d’introduire l’art dans nos vies et nos foyers et pour l’association de promouvoir des artistes actuels. Ainsi l’emprunteur-spectateur s’installe dans un dialogue intime avec l’œuvre et devient un collectionneur d’un nouveau genre. Avant de se lasser d’une œuvre en effet on peut toujours le rendre et en cas de coup de foudre certaines œuvres restent à la vente. La seule condition pour ces prêts d’œuvre est l’adhésion annuelle à l’artothèque qui reste à un prix très raisonnable. 

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