Aujourd’hui5 événements

Future portraits

On connaissait Knokke-Heist, petite station balnéaire belge accolée à Knokke-le-Zoute, pour sa plage, ses glaces dégustées sur la digue et ses promenades à vélo. Ce qu’on sait moins de cette ville côtière, c’est qu’à chaque printemps, elle accueille le Festival International de la photographie. Ce 33ème volet, intitulé « Future portraits », aborde deux thématiques, l’une consacrée aux nouvelles technologies dans les usages traditionnels du photographe. L’autre, à la théâtralité. Aux quatre coins de la ville, les clichés s’emparent des lieux culturels, dont les deux principaux demeurent le centre Sharpoord et le pavillon d’exposition situé « on the beach ». Après avoir déroulé, l’an dernier, le tapis rouge à Tim Walker et ses photos tirées des magazines Vogue et Vanity Fair, les travaux de Robert Wilson sont à leurs tours mis en lumière.

Fidèle à ses valeurs, le Festival nous offre un éventail d’œuvres qui, a priori, sont très différentes les unes des autres. Néanmoins, on s’aperçoit rapidement que tous les artistes portent, à leur façon, un regard incisif sur les travers de notre société contemporaine. Avec « Eyes Wide Shut », Valérie Belin tord le coup à la superficialité prégnante de notre quotidien. Comparables à des natures mortes, ces portraits figés, irréels et retouchés à l’aide d’outils numériques explorent la frontière, mince, qui sépare la réalité du virtuel. Pierre angulaire de l’expo, l’installation interactive « Black eyed Susan ».

« The Green Room » met l’accent sur les prises de vue des étudiants de Saint-Luc, de La Cambre à Bruxelles, de la Haute Ecole Catholique du Limbourg et de l’Académie Royale des Beaux-arts de Gand. Ces derniers insufflent un regard neuf sur des sujets variés tels que la culture jeune, les paysages, la transsexualité et bien d’autres.

Le Belge Marc Trivier, photographe reconnu de Paris à New-York, dresse une série de portraits assez atypiques. Philosophes, sculpteurs, écrivains de la seconde moitié du siècle dernier prennent la pose au milieu de pensionnaires d’asiles psychiatriques et d’animaux d’abattoirs. Son objectif réussit à capter le regard de Samuel Beckett, de Nathalie Sarraute ou de William Burroughs. Une authenticité assumée et rassurante qui tranche avec les icônes de Belin.

Robert Wilson, hôte d’honneur, investit les murs du pavillon d’exposition aux abords de Rubensplein pour y enfermer Brad Pitt, Salma Hayek, Jeanne Moreau, Alan Cumming, Isabelle Huppert. Avec « Video portraits », l’artiste met en scène les figures de proue du monde des arts et de la culture. En toile de fond des couleurs vives et lumineuses mais aussi des musiques d’ambiance éclectiques composées par Tom Waits, Lou Reed, Beethoven… Au carrefour de la photo et de la vidéo, les modèles immobiles s’animent à coup de mouvements imperceptibles. Alan Cumming savoure langoureusement un chocolat. Culkin métamorphosé en boxeur frétille des lèvres et s’apprête à nous décoller un crochet du gauche. Le sex-symbol, Johnny Depp tout de fourrure vêtu cligne des yeux pendant que Wilson fait référence à Man Ray et son portrait de Marcel Duchamps.

Jürgen Klauke, Annemieke en de Smarties et le World Press Photo 2010 (coup d'envoi le 15 mai) posent également leurs griffes au cours de cette balade printanière à découvrir entre amis, en famille ou en amoureux jusqu’au 13 juin.

Sites :

Centre culturel Scharpood : Meerlann 32, 8300 Knokke-Heist;
Pavillon d'exposition : Plage à hauteur de Rubensplein;
Lagunahal : Krommedijk, Duinbergen;
Sincfala : Musée de la région du Zwin, Pannestraat 140, Heist.

Revenir aux Live report Evénements culturels
A lire et à voir aussi
145 queries in 0,279 seconds.