Dans le cadre du Next Festival, le Gymnase de Roubaix proposait ce week-end, le spectacle Gerro, Minos and Him, chorégraphié et interprété par Aloun Marchal, Roger Sala Rayner et Simon Tanguy. Ces trois artistes ont eu un parcours bien différent avant d'être formés par la School for New Dance Development d'Amsterdam (SNDO).
Trois hommes, sans éducation, se retrouvent dans une pièce vide. La découverte du corps de l'autre amène le jeu. Poussée à l'extrême, une situation cocasse se transforme en une situation cruelle. L'absence de musique renforce les sentiments émis sur scène et donne à la pièce toute son authenticité.
En effet, ces trois camarades, naïfs et non civilisés, n'ont que leur corps pour communiquer. Sans règle, sans limite et dans un espace restreint, chacun d'eux voit en l'autre un compagnon de jeu. Ils se rendent compte qu'ils sont seuls et tentent de dissimuler leur solitude par le divertissement avec l'autre et l'espace.
Gerro, Minos and Him, trio dans lequel, un se retrouve toujours seul. Cette chorégraphie reprend avec humour une société dans laquelle les liens sont figés. Une société où l'on naît et l'on meurt seul. Les danseurs dévoilent de nombreux styles auxquels ils ont été formés : clownerie, butô japonais, mime, improvisation... donnant quelques scènes grotesques, émouvantes et effrayantes mais parfois non abouties.
Certains passages restent obscurs. N'étant vêtus que d'une chemise, les chorégraphes ont pris le parti de dévoiler leur sexe, ce qui ôte à la pièce sa légèreté et son côté enfantin.
