Ce jeudi et vendredi, la Rose des Vents nous présentait la pièce In Spite of Wishing and Wanting ("malgré le désir et la volonté"). Une pièce dansée, théâtrale, acrobatique et fantaisiste, créée en 1999 par Wim Vandekeybus et sa compagnie Ultima Vez.
Le désir humain est au commencement de la création de ce spectacle. Onze danseurs, uniquement des hommes et aux nationalités différentes sont sur scène. Vandekeybus exclut le désir sexuel entre l'homme et la femme. Ce qui l'intéresse c'est le désir inconscient, celui d'un "moi" profond qui doit fondamentalement s'exprimer par le geste, le souffle et la voix. La danse puissante est animale et onirique. Au début de la pièce les danseurs sont des chevaux et à la fin, ils se jettent dans les airs et deviennent des oiseaux sur une scène jonchée de plumes. Le tableau est impressionnant. Le geste semble spontané et s'exprime de la manière la plus primitive qui soit. Mouvements d'ensemble, acrobaties et arts martiaux sont au cœur de ce poème dansé sur une musique signée David Byrne. La performance est physique et éminemment bien maîtrisée. Pourtant nous avons affaire non pas à des techniciens du mouvement, mais à des dormeurs-rêveurs, des vendeurs de mots, à la recherche d'un bien commun qui n'existe pas. L'enchaînement des scènes peut paraître décousu mais Vandekeybus montre une incohérence de notre société, celle de vouloir tout posséder. Il intègre de la vidéo dans sa pièce. Les images sont complètement absurdes, à la fois drôles et saisissantes.
Même si parfois il y a quelques longueurs, le spectacle promet une chorégraphie magnifiquement travaillée, des artistes incroyablement endurants qui ne laisseront aucun spectateur indifférent.
