Aujourd’hui24 événements

Jusque-là au Fresnoy – Une traversée du monde poétique et engagée menée par Enrique Ramírez

Depuis le 4 février et jusqu’au 30 avril 2022, le Fresnoy nous propose une nouvelle exposition intitulée "Jusque-là". Le titre fait référence à une œuvre de l’artiste chilien Enrique Ramírez, diplômé du Fresnoy en 2009, accueilli dans la résidence d’artistes de Pinault Collection à Lens en 2020-2021. L’accrochage propose un dialogue entre les œuvres d’Enrique Ramírez et un choix d’œuvres de Pinault Collection autour de dix artistes. Cette exposition interroge la façon dont les artistes abordent, explorent, s’approprient la question essentielle de la traversée, métaphore de l’évolution de notre humanité.

Jusque-là, une vision de notre monde contemporain

L’exposition propose un point de vue, une expérience. Elle révèle les préoccupations des artistes qui traversent les frontières pour aborder des questions plus universelles en s’appuyant sur leurs souvenirs personnels autant que sur l’Histoire, les témoignages politiques, l’incarnation des mouvements politiques transnationaux, les déplacements des populations, et l’effacement des frontières entre l’humain, l’animal, le végétal, les cycles de la vie vers la mort. Se dessine ainsi un territoire biopolitique, une nouvelle frontière, mêlant désir, poésie, mémoire et espoir. Décloisonnés pour cette exposition, mis à nu, les espaces du Fresnoy invitent à la traversée.

Des œuvres poétiques et engagées

L’accrochage propose un dialogue entre les œuvres d’Enrique Ramírez et un choix d’œuvres de Pinault Collection autour des dix artistes suivants : Lucas Arruda, Yael Bartana, Nina Canell, Latifa Echakhch, Vidya Gastaldon, Jean Luc Moulène, Antoni Muntadas, Daniel Steegmann Mangrané, Paulo Nazareth et Danh Vo.

- Parmi les œuvres d’Enrique Ramirez, on retrouve bien sûr l'œuvre présente sur l’affiche de l’exposition : “Un hombre que camina”. Elle symbolise le rite du passage d'un monde à l'autre, de celui des vivants à celui des morts. Dans cette vidéo, l’artiste nous fait découvrir ce rituel, la musique qui l’accompagne, et la symbolique du masque qu’on peut voir sur l'affiche.

"Je pense que je voulais faire un voyage sans horizon, où l’eau et le ciel se confondraient, un voyage rempli de rien, un voyage authentique, qui respecte les histoires de l’altiplano, de la frontière entre le Chili et la Bolivie, chargé de signes et d’imaginaires, ridicules pour certains, mais tellement réels, évidents, authentiques et uniques pour d’autres. L’immensité du paysage, l’éloignement, la tristesse et la froideur des lieux, le côté merveilleux de cette image éloignée du quotidien de nos yeux et de notre culture, me renvoyait encore à ma réflexion sur la fragilité de l’être humain…”*

- On découvre aussi l'œuvre très forte “Cruz, mar del plata” d’Enrique Ramirez. Cette photographie a été conçue dans le cadre des 40 ans de la commémoration de l’abdication de la dernière dictature argentine de 1976 à 1983. Durant cette période, plus de 10 000 personnes ont été jetées dans la mer de la province de Buenos Aires. À l’occasion de cette commémoration, l’artiste a installé une croix sur les flots.

- Au premier abord, l’œuvre “4820 brillos” d’Enrique Ramirez nous laisse penser qu’il s’agit d’une représentation de la carte de la Méditerranée. Mais ce qui suggère une carte géographique est en réalité un assemblage de pièces de monnaie en cuivre, conçues par l’artiste. Ces pièces symbolisent aux immenses mines de cuivre chiliennes et présentent alternativement l’une ou l’autre face. Elles font également référence à la mémoire de l’eau qui a servi de sépulture aux corps des dissidents jetés à la mer sous la dictature du général Augusto Pinochet, et fait écho aux corps disparus en mer Méditerranée en 2016.

- Ce sont parfois les symboles les plus simples qui sont les plus forts. L’œuvre “Diálogo” d’Antoni Muntadas représente une ampoule et une bougie qui se confrontent, verticalement, dans une boîte lumineuse. De ce duel poétique, concentré dans l'espace entre les deux sources de lumière, naît un véritable dialogue entre deux époques, deux technologies, deux durées. Une image très marquante qui nous l’opposition entre ceux qui ont accès à l’énergie, et les autres…

Ce ne sont que quelques exemples que vous pourrez retrouver dans cette exposition. On y découvre des jolies œuvres qui représentent en fait des messages très forts. Le thème de la traversée amène à beaucoup de références sur la crise migratoire. Pour comprendre tous les messages et tous les enjeux, comme d’habitude, on vous conseille fortement de profiter de la visite guidée qui vous donnera toutes les clés de cette exposition engagée et poétique.

Les informations pratiques sur l'expo du fresnoy

Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
22 rue du Fresnoy - B.P. 80179 59202 Tourcoing Cedex

Horaires de l’exposition : 
Mercredi > Dimanche 14h – 19h
Fermeture le lundi et le mardi

Tarifs :
Plein tarif > 4 €
Tarif réduit > 3€
Gratuit pour les moins de 18 ans
Tous les dimanches, exposition en accès libre et visite guidée gratuite à 16h.

*Propos issus du dossier de presse de l'exposition.

Revenir aux Live report Evénements culturels
A lire et à voir aussi
224 queries in 0,332 seconds.