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Kev’Adams à la Péniche

Kev’Adams embarque la Péniche dans le monde de l’adolescence.

Kev'Adams : ce nom ne vous dit peut-être rien. Pas encore tout du moins. Petit nouveau dans le paysage comique français, il peut se vanter d'avoir déjà foulé les planches de l'Olympia lors de la dernière édition de "Paris fait sa comédie". Il s'élance à présent sur les routes avec son spectacle intitulé "The Young Man Show". C'est à cette occasion que le plus jeune humoriste de France squatte la Péniche de Lille pour deux représentations. Pour un comédien débutant, c'est surprenant. Pour un humoriste âgé de 18 ans, c'est un challenge. Espérons qu'il ait le pied marin...

L'attente devant la Péniche se fait dans le froid...mais aussi dans le bruit, la foire ayant pris ses quartiers au Champ de Mars. A peine quinze minutes avant le spectacle, Kev'Adams arrive bien couvert et monte à bord de la Péniche, après avoir adressé un sourire timide aux premières personnes de la file d'attente. Nerveux ? La petite salle l'intimiderait-il davantage que le mythique Olympia ? Faire ses preuves en province constitue un passage obligé pour les artistes, à fortiori pour les petits nouveaux qui comptent sur le bouche à oreille. C'est peut-être cette méthode qui a réuni plusieurs générations de spectateurs ce soir.

Une fois dans la salle, il est surprenant de constater que toutes les catégories d'âges sont représentées : certes la majorité des spectateurs sont jeunes, il n'empêche que les trentenaires et des groupes de personnes d'âge mûr sont également venus découvrir le petit jeune qui a fait ses armes sur Internet. En effet, c'est par le biais de défis lancés par les internautes que Kev'Adams a débuté avant d’être mis en scène par Serge Hazanavicus avec son premier sketch intitulé "L'adolescent".

20h05, les lumières s'éteignent, et nous voici face au lycéen qui démarre en trombe avec un avertissement. S'adressant aux adultes et parents de la salle, il énumère les différents clichés que ces derniers ont envers les jeunes. Les parallèles entre les différentes générations sont nombreux, l'écart se creuse quand il évoque l'ambiance du lycée : de Grease à High School Musical, la confrontation culturelle est savoureuse. Enchaînant sur son amour pour la culture américaine et sur les difficultés à choisir entre deux langues vivantes, il rentre dans la peau des personnages ou plutôt de leurs caricatures.

Particulièrement à l'aise dans ses improvisations avec le public, il prend des risques, communiquant son énergie débordante. Quelques personnes de l'assistance répondent, réponses donnant lieu à des clins d'oeil dans les sketchs. Mieux, il s'adapte à son public : le sketch de la petite voix des transports en commun énonce alors, non sans humour, "Rihour" et "Lille Flandres", les deux noms ayant été soufflés par le public. Son sens de la répartie est également mis à rude épreuve avec des problèmes techniques qui surviennent à plusieurs reprises (micro qui tombe, éclairage approximatif). A ce sujet, il s'excuse en ces termes : "On fait avec les moyens du bord". Les adeptes de cet humour sauront apprécier... Il faut dire que son spectacle est particulièrement gourmand en jeux de lumière, donnant déjà une dimension très professionnelle à sa prestation. On ne s’en étonne pas quand on découvre que c’est Serge Hazanavicus qui se cache derrière la mise en scène, le réalisateur du décalé mais désopilant « OSS 117 ».

Dans une autre mesure, Kev’Adams n'hésite pas à rebondir sur les remarques du public formulées à voix haute et à enchaîner tout naturellement sur ses autres sketchs. Les filles, les 3606, MSN, la première carte bleue, toutes les préoccupations des adolescents y passent. Il s'attache à présenter une vision juste, tout en rappelant aux adultes présents que l'évolution des mentalités et des habitudes de consommation ne signifient pas forcément une régression.

Mais le leitmotiv de son spectacle reste la relation avec sa mère, véritable inspiration de cet artiste en herbe. Ne cherchant pas à se vieillir, Kev'Adams est bien dans ses baskets, allant jusqu'à livrer au public quelques petites chorégraphies. Après avoir remercié le public, il évoque la nécessité pour lui de se faire connaître par le bouche à oreille, et invite les spectateurs à le retrouver en automne à Lille pour une nouvelle représentation. Offrant un tee-shirt siglé "I love Kev'Adams" à une spectatrice, il tire sa révérence.

Un bilan plutôt enthousiaste. On a hâte de découvrir la progression de ce jeune comédien en début de course (sur d'autres thèmes que l'adolescence peut-être ?). On se laisse emporter par son incroyable énergie si bien quand quittant les lieux, on rit encore de son imitation du professeur d'espagnol latin à souhait. Un réel coup de cœur.

+ Kev'Adams site officiel

Kev'Adams - "L'adolescent"

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