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Les années 68

Créé dans les années 1970 avec pour objectif de promouvoir et de démocratiser l’art contemporain, il est presque naturel pour le Lieu d’Art et d’Action Culturelle de Dunkerque de consacrer une rétrospective mettant en lumière « Les années 68 ». Période de contestations sociales, politiques, éthiques et sexuelles, vous en saisirez davantage l’impact en flânant près des œuvres scrupuleusement sélectionnées par Aude Cordonnier, conservatrice en chef des musées de Dunkerque.

Déclinée en plusieurs volets, vous pourrez découvrir, jusqu’au 18 septembre, ce qu’était l’engagement politique des artistes à cette époque. Le capitalisme, la guerre du Vietnam, l’apartheid…. Autant de débats qui se jouent sur l’échiquier mondial et qui inspirent Arman, César, Monory, Klasen, Rancillac, Warhol et bien d’autres.

Ce flash-back balaye un panorama de pratiques artistiques. De l’inclusion, à la sérigraphie en passant par le collage de photographies de presse jusqu’à la compression, toutes ces méthodes singulières auront pour clef de voûte l’indignation.

Les slogans chocs et évocateurs des affiches pensées par les Ateliers populaire des Beaux-arts de Paris interpellent notre regard qui se pose d’emblée sur les plus connus : « Sois jeune et tais toi » ; « La chienlit c’est lui » ; « Toute la presse est toxique. Lisez les tracts, les affiches et le journal mural ».

Les clichés noir et blanc de Claude Dityvon nous plongent dans les vapeurs de gaz lacrymogène, les pavés sont propulsés au dessus de nos têtes, les CRS s’approchent bouclier en main. Le photographe nous livre l’image d’un Paris mis à sac du Boulevard Saint-Michel à la rue Gay-Lussac.

A découvrir également, quelques pièces maîtresses telles que la sérigraphie sur plexiglas du poète Allen Ginsberg ou encore Kennedy, Johson, Nixon et le lieutenant Calley sur le chemin de My-Lai par Bernard Rancillac. Par de grands aplats de couleurs vives, l’artiste illustre les corps de Vietnamiens massacrés par un commando américain.

Le célèbre Ben nous inonde de ses maximes philosophiques via cabinet de curiosité miniature. Il nous donne à voir des objets lui appartenant :  une paire de lunettes, un galet ramassé sur la plage de Nice, une fiole contenant son urine (si, si...), une balle de ping-pong qui contient Dieu. 

Les deux prochaines sessions auront pour fil d'Ariane la libération des moeurs ainsi que l'esthétique pop caractérisant cette période charnière qui a fortement marqué le 20ème siècle. 

Expo visible jusqu'au 18 septembre au LAAC.

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