Eve Ensler a interviewé plus de 200 femmes dans le monde entier à propos d’un sujet peu courant… le vagin. Elle a recueilli leurs témoignages pour en faire une pièce de théâtre. Cette pièce est devenu un succès mondial : les actrices se relaient sur scène car les représentations sont quasi-permanentes. Trois des actrices : Marie-Christine Barrault, Séverine Ferrer et Lisette Malidor étaient à Lille samedi soir pour nous présenter Les Monologues du vagin.
Dès les premières répliques, les actrices répètent le mot tabou « vagin » en expliquant la démarche d’Eve Ensler : cesser les mauvais traitements, atténuer la honte et la peur. Le public apprend qu’elle a d’abord demandé aux femmes interrogées comment elles appelaient leur vagin. La pièce débute sur le ton humoristique : les trois actrices se mettent dans la peau de ces femmes pour nous rapporter ce qu’elles ont répondu à la question : Que dirait votre vagin s’il pouvait parler ?
Les actrices se mettent ensuite à tour de rôle à lire un monologue. Les deux autres se tournent vers celle qui lit. Marie-Christine Barrault débute par le monologue intitulé « L’Inondation » et incarne une femme de 72 ans qui n’a jamais regardé son vagin.
Les actrices donnent parfois entre les monologues des définitions scientifiques comme celle du clitoris et des faits d’actualité. On passe ainsi du rire à l’émotion. Elles évoquent les opérations infligées aux vagins des petites filles en Afrique.
Lisette Malidor revient à un sujet plus léger avec beaucoup d’humour : la colère du vagin qui est soumis au monde moderne (tampons, gel douche, strings et examens gynécologiques). Les couples se rapprochent dans la salle : la femme semble dire « tu vois tout ce que je subis» et l’homme semble en prendre conscience grâce à l’actrice qui personnifie le vagin et interpelle le public.
On revient à des sujets très sérieux : les violences faites aux petites filles aux USA en 1948, pays où certains états comme l’Alabama interdisent les vibro-masseurs mais autorisent les armes. Le monologue suivant est alors dédié aux femmes musulmanes, aux femmes de Bosnie et du Kosovo violées pendant la guerre.
Les actrices repassent avec finesse de l’émotion au rire en évoquant la relation entre deux femmes puis en imitant des gémissements : rock star, semi religieux, juif, zen torturé… La salle rit aux éclats et les trois femmes ne peuvent se retenir de rire. Elles boivent d’ailleurs un peu d’eau pour reprendre leur sérieux.
Elles évoquent finalement l’accouchement et terminent par une comparaison entre le cœur et le vagin.
Sachez qu’il existe un V-Day : un mouvement féminin pour lutter contre les violences endurées par les femmes à travers le monde. Ce jour-là, la représentation des Monologues du vagin est faite au profit des différentes organisations qui combattent les violences à l’égard des femmes.
