Adapté du roman de Robert Wasler, écrivain de la première moitié du XX, L’Institut Benjamenta plonge le spectateur dans un univers proche de celui de Kafka, où la logique semble avoir disparu. Le jeune Jacob von Gunten entre dans une école – l’Institut Benjamenta – pour y apprendre à devenir un bon domestique. Mais rapidement, le questionnement de Jacob perturbe l’équilibre de la maison et maîtres et domestiques perdent leur statut respectif…
La mise en scène de Bérangère Vantusso (dont nous avions déjà découvert le travail avec Le Rêve d’Anna, en avril 2015) renforce la logique absurde de cet univers déréglé : la présence de marionnettes au visage identique interroge la question de l’individu, de sa singularité. Les personnages sont parfois des êtres avec une pensée propre, mais parfois, lorsqu’ils se cachent derrière leur marionnette, ils deviennent des pantins disant ce qu’il faut dire, faisant ce qu’on leur dit de faire.
Adapter un roman au théâtre n’est pas toujours facile, surtout pour une œuvre aussi riche que celle de Wasler. On peut ainsi regretter que le spectacle manque à certains moments de rythme et de dynamisme, en voulant faire entendre le roman ou en proposant des actions répétitives autour des marionnettes.
