De Gaetano Donizetti. Direction musicale de Roberto Rizzi Brignoli, mise en scène de Stanislas Nordey.
L’intrigue de l’œuvre de Donizetti est très schématique, le nombre de personnage y est très restreint : tout tourne autour de Lucia, qui est éprise d’Edgardo, mais que son frère manipule afin qu’elle se croit trahie par son amant et accepte d’épouser Arturo. Le jour des noces, Edgardo fait cependant sa réapparition, ce qui plonge Lucia dans un trouble extrême. En pleine crise de folie, elle tuera Arturo, et Edgardo, apprenant sa mort, se poignardera pour la rejoindre.
Cette intrigue prend appui sur un roman de Walter Scott, et peut facilement nous faire penser à l’œuvre de Shakespeare, Roméo et Juliette. En effet, nous retrouvons le stéréotype de couple amoureux et maudit, qui n’arrivera à réaliser son amour que dans la mort.
Ainsi, la simplicité de l’intrigue a permis au compositeur de développer de beaux arias sur la violence de l’amour de Lucia. Dès sa première apparition, elle apparaît comme un être tourmenté, en proie à des visions du passé. Sa fragilité ne cessera de s’accentuer au fil de l’œuvre, pour la mener à la crise finale. Lucia, interprétée à la perfection par Rachel Gilmore, arrive sur scène, sa robe de mariée tachée du sang d’Arturo ; elle est en plein délire, s’adresse à un Edgardo absent, pense qu’elle va se marier avec lui. Ce moment est certainement le plus fort de l’œuvre, la soprano entreprend un duo avec l’orchestre, entre douceur et violence.
La mise en scène de ce spectacle est sobre et est avant tout le fait des jeux d’ombre et de lumière, donnant à ce spectacle une ambiance pleine de mystère. Le travail de Stanislas Nordey n’est pas inconnu du public lillois, nous l’avions vu il y a peu au Théâtre du Nord pour sa mise en scène de My Secret Garden, qui avait déjà conquis les spectateurs, et nous le retrouvons donc maintenant avec plaisir à l’opéra.
Un spectacle à entendre (et à voir) à l’Opéra de Lille, du 3 au 21 octobre.
