Nanine à l’Idéal de Tourcoing
De Voltaire, mise en scène de Laurent Hatat
Dernier spectacle de la saison 2012-13, Nanine est une œuvre de Voltaire. Principalement connu pour ses contes philosophiques ou son engagement dans les grandes causes des Lumières, Voltaire est cependant connu au XVIII pour être un dramaturge à succès. Etrange paradoxe, car à notre époque, qui connaît les grandes tragédies de Voltaire, héritées de l’esthétique classique de Racine ?
Nanine est à mi-chemin entre la tragédie et le conte philosophique, au sens où elle engage une réflexion sur les rapports entre les différentes classes sociales du XVIIIème : Nanine, jeune orpheline, a été élevée et protégée par la marquise d’Olban ; elle est aujourd’hui la servante de son fils, le comte d’Olban, et de sa promise, la baronne de l’Orme… Mais voilà le comte amoureux de Nanine, et la baronne désormais rivale d’une femme du peuple. Chaque personnage devra se positionner et Voltaire décline dans son œuvre toutes les opinions sur les mariages entre personnes de positions sociales différentes.
L’interprétation de ce spectacle, intime, a su apporter quelques touches de modernité : le public, réparti en carré, entoure les actrices (tous les rôles, même masculins, sont joués par de jeunes femmes), donnant ainsi l’impression d’un huis-clos familial. Les monologues des personnages sont partiellement chantés (un musicien est présent dans la salle), et comme l’œuvre de Voltaire est écrite en alexandrins en rimes suivies, cela s’y prête parfaitement, pour donner un aspect mélodique à l’interprétation des actrices.
A noter les touches d’humour fréquentes dans le spectacle, qu’elles prennent appui sur le texte ou qu’elles relèvent d’ajouts de la part du metteur en scène ; elles sont les bienvenues et donnent un peu de légèreté à ce thème qui aurait pu paraître trop sérieux.
Spectacle que l’on pouvait voir à l’Idéal de Tourcoing du 12 au 20 juin 2013
