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No focus à l’Opéra de Lille

No focus à l’Opéra de Lille
Création de François Verret (danse)

Présenter ce spectacle en tant que spectacle de danse relève de l’audace et du parti pris. En effet, on attend tout au long du spectacle que les danseurs se mettent à bouger réellement. Ils bougent, certes, mais la chorégraphie est minimale. Cette création déjoue ainsi les attentes, pour se tourner davantage vers le genre théâtral.

A l’ouverture, un pianiste (Jean-Pierre Drouet) est dos au public, et commence à jouer un air doux, qui cependant est interrompu par des silences. Le rêve se met alors en place. Ce pianiste viendra commenter tout le spectacle, si bien que l’on peut penser que tout ce qui sera représenté n’est que le fruit de son imagination… Les scènes se succèdent alors, sans autre continuité que cette parole tremblante et hésitante, qui, à la fin du spectacle, se risquera même à l’allemand...

Les choix esthétiques sont impressionnants et variés : des rideaux transparents sur lesquels la lumière va pouvoir évoluer, des panneaux qui vont créer un espace de profondeur sur la scène de l’opéra, au rythme d’une musique volontairement déstructurée qui met en valeur les fractures de la pensée : la mort, la maladie, autant de thèmes sérieux abordés avec violence dans ce spectacle, grâce à la présence de mannequins à taille humaine. Mais ces doubles désarticulés de l’homme ne cessent de perdre des morceaux, reflet d’un regard sans pardon sur notre condition de mortel.

Un spectacle plutôt à conseiller aux initiés, amateurs de modernité. A voir à l’Opéra de Lille du 9 au 11 octobre 2012.

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