Du 13 au 16 octobre 2021, le collectif Das Plateau, proposait une mise en scène du texte de Pauline Peyrade, Poings, au Théâtre de l’Idéal de Tourcoing (antenne du Théâtre du Nord).
Poings, une histoire d’amour toxique
Lors d’une rave party, un homme et une femme tombent amoureux. Très vite le texte raconte, sous forme d’images poétiques, l’emprise, l’infantilisation, l’humiliation, l’isolement, la culpabilité, la honte, le rapport malsain entre lui et elle puis le viol conjugal. Il est un long monologue d’une victime se croyant aimée d’un homme. Il n’y aura qu’une scène dialoguée et l’acteur (Antoine Oppenheim) devient une présence étouffante au fil du récit. Elle est sous emprise. Par un jeu de miroir, de projections vidéos et de reflets, le traumatisme psychique apparaît à la fois textuellement et matériellement puisque le personnage féminin se dédouble entre un « moi » rationnel et un « moi » sidéré. Elle se regarde, terrorisée, sans avoir la force d’agir, incapable de fuir. La violence n’est jamais représentée sur le plateau mais elle est racontée. Le texte semble un moyen de dépasser l’isolement. Il s’agit de mettre en mots pour rester ancrer dans le réel, raconter l'innommable et mieux cicatriser les blessures. Le personnage central trouvera le courage de partir.
la mise en scène de Céleste Germe
Dans certains passages, la noirceur et la perfidie de la relation manquent de profondeur. Comment la perversité dans un couple s’installe plus insidieusement ? Malgré un texte parfois en surface, la force et l’originalité de la pièce se trouvent dans la mise en scène de Céleste Germe et dans l’interprétation émouvante et tout en retenue de la comédienne Maëlys Ricordeau.
© Crédit photo : Simon Gosselin
