Quelle performance ! Pendant 1h30, le comédien Emmanuel Noblet, seul en scène, récite le texte Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, incarnant, tour à tour, le narrateur et les différents personnages qui peuplent cette tragédie.
Simon a eu un accident de voiture, son cœur bat encore, mais son cerveau est mort. Ses parents vont-ils accepter de donner ses organes ? Le compte à rebours est lancé. Plus que l’histoire de Simon, c’est l’histoire de son cœur, symbole d’une vie qui qui se finit mais qui peut recommencer pour quelqu’un d’autre.
Le comédien donne à entendre l’urgence de la langue de Maylis de Kérangal, faite de ruptures, d’énumérations, de distance froide pour analyser le mécanisme émotionnel de chacun. Et c’est une mise en scène tout en sobriété qui vient compléter le travail de l’acteur : l’usage de la bande son, de la vidéo, de la lumière, des accessoires (deux chaises et une blouse blanche), tout est en retenue, le spectateur complète à partir de ce qu’on lui donne, son imaginaire invente tout ce que la mise en scène suggère.
Ce travail autour du texte de Kérangal sera doublé par Emmanuel Noblet d’une lecture-concert du roman de Mathias Enard, Boussole, prix Goncourt 2016, au Théâtre du Nord, dimanche 16 octobre.
Un beau moment de théâtre, à voir à la Rose des vents du 11 au 21 octobre 2016
