Ce mercredi 30 novembre 2022, le Vivat à Armentières accueillait le spectacle Tamanegi de la chorégraphe Ikue Nakagawa qui nous offre, à sa manière, un émouvant portrait de famille.
un émouvant portrait de famille
La famille constitue la première sphère sociale dans laquelle évolue chaque individu. Elle forme l’assise de tous les autres liens sociaux à venir. Tantôt danseuse, tantôt marionnettiste Ikue Nakagawa manipule des mannequins en plastique de taille humaine qui représentent les membres de sa famille. Telle une architecte, elle construit un espace qui va définir les rapports intrafamiliaux. Autrement dit, la manière dont elle place les mannequins sur le plateau traduit des relations et du rôle de chacun au sein de la famille. Tamanegi veut dire « oignon » en japonais : « De la racine commune émerge une chaire dont les couches s’élargissent mais poussent dans la même direction. Chacune des couches s’éloigne petit à petit du centre et protège toutes les autres, jusqu’à la plus petite qui renouvelle le cœur de la structure. Comme dans une famille où les plus âgés protègent les plus jeunes. » L’idée n’est pas de rendre la marionnette vivante mais de la considérer comme un double, une image inerte de chacun des membres de la famille. La chorégraphe évoque la maladie de son père et sa disparition tout en nous faisant entendre des enregistrements de scènes de la vie quotidienne. La perte de quelqu’un établit une place nouvelle dans le foyer. Pourtant, Ikue Nakagawa relate aussi comment l’histoire de nos ancêtres agit sur notre propre vie. Cette pièce minimaliste, à la fois plastique et chorégraphique, s’attelle à rendre tangible la notion du deuil, de la mémoire, de la filiation et du souvenir.
Avec beaucoup de retenue et de sensibilité, Tamanegi aborde la question universelle de la famille dans une forme poétique épurée qui fait du bien.
Tamanegi, le teaser
Crédit photo : © Nine Louvel
