L'inventivité de Kader Attou et la virtuosité de ses onze danseurs dans le spectacle The Roots, ont envahit la scène du Colisée de Roubaix ce vendredi. Le chorégraphe, directeur du centre chorégraphique national de la Rochelle et sa compagnie accrorap assurent prouesses, poésie et élégance durant une heure et demie.
The Roots, une pièce qui fait appel aux racines du Hip Hop mais également aux souvenirs avec parfois un soupçon de nostalgie, de mélancolie et de légèreté. Ces onze hommes à tour de rôle viennent s'asseoir sur un fauteuil bancal, usé, à coté d'un vieux tourne-disque. Chacun évoque un souvenir qu'ils mettent en mouvement. Les artistes participent à la pensée de chacun. Nous sommes tous acteurs du souvenir de l'autre. Le geste est fluide ou saccadé, aérien ou terrien, ralenti ou accéléré. Se sont ces contrastes dans la gestualité qui révèlent un spectacle haut en couleurs. Toutes les figures de break-dance sont admirablement exécutées, la synchronisation des danseurs est remarquable, les possibilités corporelles paraissent infinies. Le souvenir transparaît dans le mouvement parfait. Comment ne pas être subjugué tout au long du spectacle ? La musique est éclectique : électro, on ne sait si elle initie le geste ou si c'est le mouvement qui créer le rythme ; accompagnée d'une musique classique ou exotique, la chorégraphie transporte, émeut, saisit le spectateur et le fait voyager.
Au-delà de la performance, un réel sens artistique se dégage du spectacle. Ce dernier est ovationné par un public transporté. Kader Attou a réussi à faire d'une danse provenant des ghettos américains, un spectacle éblouissant.
