Toboggan se présente comme un reportage vivant sur un phénomène de société dans un monde qui n’est peut-être pas si lointain du nôtre. Des personnes âgées, délaissées par la société, se regroupent en bande organisée, commettent des vols, des meurtres dans le seul but d’être arrêtées et emprisonnées… Le monde carcéral est devenu une utopie où ils rêvent d’aller : un lieu où ils seront pris en charge à tout point de vue, où l’on s’occupera d’eux, où ils auront le sentiment d’exister.
Sur scène, cinq personnes âgées, avec leurs problèmes de santé : perte de mémoire, problème musculaire, d’articulation, problème d’expression…et voilà la bande organisée prête à commettre un meurtre afin de pouvoir aller en prison. Mais tuer n’est pas aussi simple… Ces cinq personnages sont à la fois touchants et terrifiants. Toutefois, leur dialogue fonctionne selon un principe de répétition et d’hésitation de langage, qui, s’il permet de rendre compte de la crise vécue par ses personnages, devient rapidement agressif et lassant pour le spectateur.
Par ailleurs, une intrigue secondaire se met en place en parallèle de cette histoire, et là, on est complètement perdu : une jeune femme intervient à intervalles réguliers pour parler à la fois japonais, anglais et français ; elle nous apprend une technique anti-stress que l’on a du mal à rattacher à l’intrigue principale, surtout quand ce personnage rejoint ensuite la bande des personnes âgées… où est la continuité, la cohérence ?
Texte et mise en scène de Gildas Milin
Un spectacle qui se joue à l’Idéal de Tourcoing du 7 au 13 décembre.
