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Catfish + Delbi au Bar Live – Festival en solo, ou presque #9

L’édition 2014 du festival En solo, ou presque s’achève ce soir au 301/Bar Live à Roubaix. Après quatre jours de live intenses, certains commencent à être sur les rotules. Une trentaine de personnes assistent à cette dernière date et patientent face à la petite scène ; on se croirait presque dans un concert en appartement. Dans les enceintes, Amy Winehouse et quelques classiques Rock résonnent…

C’est Delbi qui ouvre la soirée. Le lillois qui officie depuis quelques années déjà dans la métropole est maintenant accompagné de Max à la batterie. Et d’un bassiste apparemment, mais « il n’est pas là ce soir, il faudra revenir pour voir le show au complet ; de toute façon on s’en fout de la basse » se moque gentiment Romain Delbarre (chant, guitare, clavier). Les touches d’humour plus ou moins réussies jalonnent le set et accentuent l’effet de convivialité du Bar Live. Ce n’est pas pour déplaire au public qui est plutôt calme en ce début de soirée, chose que Delbi ne manque pas de remarquer : « Vous êtes bien calmes… Moi qui comptait faire un slam… (rires) ».
Côté musique, on est toujours autant fasciné de voir en live les morceaux de Delbi se construire sous nos yeux, avec une multitude de pédales d’effet. Entre les sons blues saturés, les chœurs vibrants ou plus discrets, les rythmiques, les basses, les soli, la petite magie mise à nue qui prend forme ravit. La présence d’une batterie apporte un aspect plus franc et direct au concert. Quant à la voix de Delbi, elle emporte et elle transporte. On y retrouve l’énergie et la grâce de grands noms tels Jeff Buckley ou Matthew Bellamy. Prince et Jimi Hendrix ne sont pas loin eux aussi.
L’artiste retrace l’ensemble de ses productions, et principalement son dernier EP Colors sorti en juin 2013 (Seven Rays, Tender Lies). Mais Delbi n’hésite pas non plus à reprendre ses idoles, avec notamment un titre rageur de PJ Harvey, avant de nous ramener en apesanteur tout en douceur. L’éclectisme des influences et des ambiances incarné et retransposé avec (grand) talent. Le set touche à sa fin et un homme du public profite d’un instant de silence pour lancer : « C’est bien ce que vous faites ! Et c’est un vieux qui vous le dit ». Delbi est touché et remercie humblement cet éclat. Puis l’artiste et son compère quittent la scène après un dernier titre explosif, The Visit, tandis que les voix du morceau continuent de tourner en boucle.

Delbi - Seven Rays 

Une fois vidée par cette première partie, la petite scène du Bar Live est envahie d’une foule de guitares, d’une batterie dépouillée - deux fûts et une cymbale - et de plusieurs autres instruments (basse, grosse caisse, washboard, tambourin, stompbox…). On s’étonne de voir autant de matos alors que les Catfish ne sont que deux. Et pourtant ! La ravissante Amandine (chant, basse, percussions) et le talentueux Damien (guitares, chant, percussions, harmonica) développent une musique entraînante et furieuse. Après avoir commencé en douceur avec Not Alone, les Catfish envoient leur 'blues rock garage' à l’état brut avec Let Me Go puis Old Fellow (morceau qui donne son titre au dernier EP du groupe sorti en 2013).
« On est très content d’être parmi vous ce soir ! On vient du Jura, autant dire la porte d’à côté » annonce la chanteuse. Dans la salle, on se laisse très vite prendre par la fougue du groupe qui nous emmène sur un pont entre Moriarty et The Kills. Un public très réceptif qu’il faut à peine inviter à taper des mains pour qu’il s’exécute. Il faut dire que lorsqu’Amandine se pose derrière sa batterie, il est difficile de ne pas la soutenir quand elle martèle ses fûts de façon binaire et puissante. Avec sa robe vintage et l’énergie qu’elle a, on pense à Meg White des White Stripes. Plus tard elle n’hésite pas à jouer de son charme avec ses déhanchés sexy et ses dandinements tout en lançant des vibrants "I love you" lorsque le duo reprend I Put A Spell On You.
De son côté, Damien n’est pas en reste puisqu’on est ébahi devant son impressionnante maîtrise technique. On en arrive même à se dire que c’est incroyable de sortir autant de bonnes choses avec seulement dix doigts et une bonne guitare Gretsch. Des guitares qui elles-mêmes forcent l’admiration par leur beauté et le talent avec lequel Damien en sort des sons blues intenses. L’alliance avec la voix rocailleuse d’Amandine est juste parfaite.

Le set de Catfish touche à sa fin, mais le public en redemande. Black Coat et My Daddy viennent achever ce concert énergique et puissant qui restera sans doute dans les annales du Bar Live. Les jurassiens quittent la scène sous les acclamations du public. Une belle image à coller sur la dernière page de cette dixième édition du Festival En Solo, ou Presque [la première édition du festival portait le numéro 0, NDLR].

Catfish - Make Me Crazy

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