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Corde au Bistrot de ST SO – Livomatic de Vailloline

C'est un week-end complet qui se clôt ce dimanche en fin de journée, carte blanche de Vailloline Productions sous le nom Livomatic.

Le nom de Vailloline ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit d'un acteur local d'accompagnement aux musiciens, via de multiples facettes : label, production de tournées, distribution ou accompagnement. Parmi les premiers groupes à être accompagnés en 2007 on trouvait Bärlin, qui étaient la veille au Black Lab. À l'heure actuelle, on trouve notamment David Célia, Lome, ou encore Corde qui clôt ce week-end durant lequel on aura eu l'occasion de découvrir une exposition réalisée côté sonore par Grégory Allaert et plastique par Grégory Valentin. Après un samedi consacré aux musiques actuelles, le dimanche s'adressait a priori à un public plus familial avec un concert de rock pour les enfants par les Biskotos, un conte musical par Elle crie, et progressivement des concerts pour un public plus large où les enfants sont restés, à savoir la pop folk de L'Ivrenoir et Corde, que LillelaNuit avait interviewés en juin à l'occasion de leur concert à Steenwerck.

Cela fait déjà deux ans que l'album éponyme de Corde est sorti et que le concert concept tourne dans la région et un peu au-delà et c'est la dernière occasion de voir ce spectacle avant que Corde ne change de thématique, à en croire leur annonce sur réseaux sociaux. Ravissant les fans d'intertextes, ces textes mis en relations, les morceaux de l'album s'égrainent par chapitres : nous sommes propulsés sur un bateau fictif, rendu visible grâce à quelques éléments de décors, dont des lanternes en bouteilles et surtout une voile qui servira d'écran affichant les écrans-titres et d'autres indications au-dessus des trois musiciens qui arborent des bonnets marins. On apprend rapidement qu'on se situe sur le Pequod, le baleinier du roman Moby-Dick. Pas de surprise si grande puisque le roman était évoqué sur l'album à travers le titre "The Whale". Si les morceaux n'ont pas de parole, des textes expriment la situation : le capitaine Achab du roman est cité et l'on nous précise qu' "il a une dent contre un vieux cachalot blanc qui lui a bouffé le pied", cette indication suffisant à comprendre qu'on a affaire à de véritables amateurs du roman. Et Achab ne fait pas long feu et le cachalot peut repartir comme il se doit. Alors que ledit roman joue avec l'irreprésentable, la musique pallie l'impossibilité de mettre en images et convoque d'autres images autour de la quête, du monde marin, créant ainsi un film alternatif où la musique sert de support à l'imagination.

Outre l'intertexte melvillien, le concert se construit autour d'œuvres plastiques filmées ou de photographies qui constituent un socle à l'imaginaire. Le jeu est très réussi et le public réuni est hétérogène, rassemblant aussi quelques personnes venues voir le bateau une dernière fois, ainsi que les familles ayant assisté aux événements de l'après-midi. Il faut dire qu'en termes sonores, l'ensemble est extrêmement riche : on est venus pour les envolées du violon et on reste scotchés par les sons sourds de la batterie, la basse et les nappes qui nous permettent de suivre un conte étrange à construire mentalement, en passant par le bateau mais aussi la terre ferme ou le bunker. On ne sait pas si Corde mettront encore des bateaux en scène à l'avenir mais on a déjà un aperçu du nouvel album avec The Writer, dont le clip est tout frais. Un groupe à suivre absolument dont on a hâte de voir les prochains projets.

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